Des étudiants nantais contre la maladie de Chagas
Destination l’Argentine pour l’association étudiante Coopération Santé Nantes-Buenos Aires qui part y étudier et dépister la maladie de Chagas. Un projet humanitaire placé sous le signe de l’échange et de la solidarité.
Résolument solidaires, les jeunes potards de Nantes ! Regroupés au sein de l’association de Coopération Santé Nantes-Buenos Aires(CSNBA), des étudiants en pharmacie et en médecine de l’Université de Nantes se rendront du 6 juin au 1er septembre 2011 dans les dispensaires des bidonvilles de Buenos Aires. L’objectif ? Participer activement, en partenariat avec l’HôpitalAgudos Parmenio Piñero et l’Unité gouvernementale
« Red de Chagas » de Buenos Aires, à la lutte contre la maladie de Chagas.
Cette affection qui sévit principalement en Amérique latine touche près de 18 millions de personnes, dont 200 000 uniquement dans les bidonvilles de la capitale argentine. Souvent associée à la pauvreté, la maladie de Chagas se transmet par les triatomes (ou réduves), grosses punaises qui colonisent les murs des habitations précaires et sortent la nuit pour se nourrir de sang humain. « Cette maladie est une véritable “bombe à retardement biologique”, explique la présidente de l’association, Héloïse Capelle. Elle est capable de déclencher, après 10 à 30 ans d’incubation, chez 40 % des personnes infectées, des atteintes cardiaques, digestives et neurologiques pouvant être fatales. » Pour diminuer l’impact des endémies infectieuses observées chez ces populations vivant dans des conditions insalubres, l’association apportera du matériel médical et des médicaments de premier recours (solutés de réhydratation orale, antibiotiques, antipyrétiques…). « Nous souhaitons également entrer en contact avec des instituteurs locaux pour mener des actions de prévention sur cette maladie », poursuit Héloïse Capelle. Cette première mission humanitaire vise également à recueillir sur place des données scientifiques, notamment sur les protocoles utilisés pour un diagnostic précoce de la maladie de Chagas, mais aussi sur les protocoles de prise en charge thérapeutique méconnus en France.
Ce fléau ne se limite désormais plus au seul continent américain. En France, une étude de 2007 réalisée par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris répertoriait 600 cas de maladie de Chagas chronique en métropole (principalement en Ile-de-France), chez des individus ignorant qu’ils étaient porteurs du parasite. La revue Pharma rendra un bilan complet de cette expérience humanitaire à l’issue de la mission.