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 Un politique et l'avenir de la pharmacie.

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serious




Messages : 120
Date d'inscription : 13/03/2011

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MessageSujet: Un politique et l'avenir de la pharmacie.   Un politique et l'avenir de la pharmacie. EmptyDim 2 Oct 2011 - 14:40

Catherine LEMORTON, député socialiste, membre de la Commission des affaires sociales
« La Cour des comptes vient de publier son rapport sur l’application de lois de financement de la Sécurité sociale. Elle recommande notamment d’appliquer des prix uniques pour les princeps, les génériques, les me-too… Cette préconisation vous paraît-elle réalisable ? »
Oui, j’y suis favorable ! Je trouve même très curieux qu’à partir du moment où une molécule tombe dans le domaine public on ait laissé se développer le princeps. Il faudrait au contraire qu’une fois le brevet tombé, on impose à l’industriel le commercialisant de baisser son prix. Ainsi, on n’aurait pas tous les problèmes actuels.

« Selon vous, est-ce que le projet de loi visant à renforcer la sécurité sanitaire du médicament, si il est adopté en l’état, suffira pour éviter un nouveau scandale sanitaire ? »
Non ! A partir du moment où on laisse toujours aux mains des industriels du médicament, le fait de démontrer que leur médicament il est meilleur que le reste, et qu’on ne leur impose toujours pas de faire des tests contre comparateurs, avant de pouvoir de dire que c’est meilleur, alors un nouveau scandale pourra arriver. Par exemple, si on avait fait des tests contre comparateurs sur le Benfluorex, on aurait bien vu que c’était un anorexigène et non pas quelque chose qui agissait sur les triglycérides voire même le sucre d’un diabétique.
Aujourd’hui on laisse encore tout dans les mains des industriels avant l’AMM. Ensuite, une fois que le médicament est mis sur le marché, et qu’il commence à y avoir un doute sur la balance bénéfices/risques, et qu’elle bascule du côté des risques… et bien, avec ce projet de loi, il n’y a pas d’expertise prévue indépendante objective de l’Etat public. On demande à l’industriel de prouver que son médicament est encore bon. Donc, tant qu’on reste dans ce système-là, quelque part on est en train d’inscrire dans le marbre ce qui s’est passé pour Servier. Il est vrai que les pouvoirs publics s’étant désengagés, et bien l’industrie prend la place. C’est ce qui s’est passé pour la formation continue, la formation initiale, les thèses des étudiants… Il s’agit donc bien de choix politiques. C’est la même chose pour la pharmacovigilance ! Il n’y a pas de pharmacovigilance digne de ce nom dans le projet de loi. Au lieu de taper sur les visiteurs médicaux, comme on a tendance à le faire, au contraire, disons que ces gens qui sont bien sur le terrain en phase avec les médecins, ont de la visibilité sur le médicament. Utilisons cette force de frappe pour remonter les effets secondaires des médicaments mais en les protégeant de leur employeur. Lorsque j’ai reçu les visiteurs médicaux, ils m’ont dit que lorsqu’ils remontaient trop d’effets secondaires, le service marketing dit : « non, non, attendez, ça ne va pas, il y en a trop ». Donc il faut donner la possibilité d’une sorte de déclaration de pharmacovigilance anonyme, certifié par les médecins qu’ils rencontrent, qui eux leur donnent l’aval des effets secondaires, qu’effectivement ils trouvent anormaux. Donc il faudrait écrire tout ça dans la loi.
La pharmacovigilance aujourd’hui, on demande qu’elle soit faite en grande partie par les laboratoires. Donnons les moyens aux professionnels de santé de le faire de manière simple. Il faut qu’il y ait des déclarations simples à remplir, bien expliquées… Dans la loi, il est écrit que toute personne qui a constaté un effet secondaire, un effet indésirable, doit le signaler. Il y a maintenant des sanctions pénales, s’il ne l’a pas fait. Ce sont de bonnes choses, mais encore faut-il qu’on leur facilite la vie pour les remontées. Aujourd’hui c’est compliqué, très compliqué.

« Depuis plusieurs années, les pharmaciens d’officine rencontrent des difficultés économiques dues notamment aux baisses de prix récurrentes des médicaments. Est-ce que vous pensez que le système de rémunération actuel est encore adapté et quelles seraient vos propositions ? »
Non. Trouvez-vous normal que quand vous délivrez une boîte de substitut de morphine pour un toxicomane, l’équipe officinale va y passer une heure parce que le type sort de prison, il faut qu’on lui trouve un psychiatre, un médecin référent, une association de travailleurs sociaux qui s’occupe de lui, etc. ? Est-ce que vous trouvez normal d’être rémunéré à la boîte de la même manière que celui qui aura balancé la même boîte sur le comptoir et qui aura voulu vite faire partir le SDF de sa pharmacie parce qu’il y a le chien, ça sent mauvais, ça fait mauvais genre, etc. ? Non, ce n’est pas normal. Donc je pense qu’il faut mettre une partie de rémunération au conseil, à l’éducation thérapeutique. Je pense que les pharmaciens sont prêts.
Il faudrait, sur des pathologies courantes, lors des grandes épidémies, des gastroentérites… que le pharmacien puisse délivrer des médicaments en se basant sur un référentiel HAS, tout en précisant que si les symptômes persistent il faut consulter le médecin. Vous ne croyez pas que ça coûterait moins cher à la Sécu que des visites en urgence le dimanche, le samedi ? C’est une question de bon sens ! Donc je pense qu’il y a des transferts de tâches et de compétences qui peuvent se faire, d’où la rémunération à l’acte du pharmacien, ou au forfait.
Si ces changements entrent dans la convention, ça veut dire qu’ils pourront intervenir d’ici à moins d’un an. Maintenant il faut s’assurer que les pharmaciens sont bien formés, il faut s’assurer que le pharmacien se rende compte qu’il a besoin de formation continue, je vous dis, il faut le faire, mais je n’ai pas dit que c’était simple à mettre en place.
Mais je crois que pour des conseils, lors de pathologies bien ciblées, le pharmacien peut faire sa petite facturation, sa facturette, avec une relation CPAM. Je ne dis pas que la Sécu va payer cette facturette à 100 %, on est dans le système de droit commun, du régime complémentaire et régime obligatoire. Ce système reviendrait beaucoup moins cher que si cette personne était allée chez le médecin.


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