"Médecins du monde s'alarme d'un "krach sanitaire" en France" selon lemonde.fr

Je suis républicain.

La souveraineté réside dans le peuple.

Les élus sont porte-parole du peuple et ne doivent pas s'exprimer à sa place. Ils doivent proposer des directions à leurs électeurs qui décideront de les suivre ou non au moment de glisser leur bulletin dans l'urne.

Il appartient aux élus de susciter le débat en explicitant leurs propositions et en expliquant les tenants et les aboutissants de la mise en oeuvre des solutions qu'ils proposent au vote.

Pour bien me faire comprendre : Un candidat qui proposerait de mettre fin à la Sécurité Sociale et de reporter les fonds libérés pour recapitaliser les banques serait à mes yeux tout aussi légitime que les autres, même si je ne voterai pas pour lui. S'il venait à être élu sur la base de ce programme, les législatives seraient alors le moyen de vérifier si les français ont bien compris la porté de leur vote.

La période pré-électorale sert aux candidats pour "renifler" l'ambiance générale parmi leurs supporters, pour entamer le débat et sensibiliser les électeurs aux valeurs qu'ils portent. Mais, le jour de l'élection, c'est à chacun de choisir et d'assumer son rôle de "quantum de souveraineté".

Rémi

rdufourcq a écrit:

Est-ce au président ou aux français de donner cette direction ? Il est temps que les français s'expriment réellement à bien des sujets, et indiquent à leurs élus ce qu'ils veulent.[...]

Est-ce dans le vote que tu inscrits ta remarque ou est-ce en amont, c'est à dire de demander aux candidats locaux (députés) et nationaux (président) ce que nous voulons ?

Guilhem a écrit:

A l'instar du dernier paragraphe de l'article, il me semble intéressant pour nous professions de santé de regarder dans quelle voie veut aller le prochain président pour la société française; c'est son rôle non ?

Est-ce au président ou aux français de donner cette direction ? Il est temps que les français s'expriment réellement à bien des sujets, et indiquent à leurs élus ce qu'ils veulent.

Ne nous laissons pas subtiliser ces grandes questions comme cela a été le cas pour la retraite.

Rémi

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/13/medecins-du-monde-s-alarme-d-un-krach-sanitaire-en-france_1586552_3224.html

LEMONDE.FR avec AFP et AP | 13.10.11 | 11h24 • Mis à jour le 13.10.11 | 11h32

Médecins du monde (MdM) dans son rapport annuel 2010/2011 publié jeudi pointe "un décrochage très net sur le plan sanitaire, qui se caractérise par une augmentation" du nombre des consultations médicales, et parmi elles une hausse de la proportion de "publics fragiles, comme les femmes enceintes et les mineurs". "Après le krach boursier", l'association dénonce un "krach sanitaire".

L'accès aux soins des plus démunis continue de se dégrader, déplore l'ONG, qui note également une tendance chez beaucoup de patients à tarder à se soigner. MdM met en cause "la crise économique", mais aussi "les politiques publiques" qui "ciblent les populations marginales" pour les expulser, qui "rendent l'accès aux dispositifs de soin plus compliqué" et qui "réduisent l'hébergement d'urgence et le logement social". "Seuls 23 % des patients de MdM ont un logement stable", rappelle son directeur Olivier Bernard, qui dénonce une politique qui "fait disparaître les quelques solutions même temporaires de mise à l'abri et de prise en charge".

Outre la baisse des budgets d'hébergement d'urgence, l'association déplore les restrictions d'accès à l'aide médicale d'Etat – notamment le "droit d'entrée" de 30 euros pour les patients – et le "démantèlement" du droit au séjour des étrangers malades résidant en France.

8 % DES FEMMES ENCEINTES VIVENT À LA RUE

Selon ce baromètre de l'accès aux soins publié avant la Journée mondiale de la misère, le 17 octobre, entre 2008 et 2010, les consultations médicales dans les 20 centres d'accueil, de soins et d'orientation (CASO) de MdM en France ont augmenté de 10 %, pour atteindre 38 606 consultations en 2010. Près de 12 % des patients reçus en 2010 dans ces centres étaient mineurs, dont la moitié avait moins de 7 ans et dont le tiers seulement était suivi par les services de protection maternelle et infantile.

Par ailleurs, 8 % des femmes enceintes suivies par MDM vivent à la rue, et plus de la moitié présentent un retard de suivi de grossesse. Au total, un quart des patients (24 %) est venu se soigner trop tardivement, et 45 % des consultations nécessiteraient un suivi d'au moins six mois, notamment pour des cas de diabète, asthme, hypertension artérielle, troubles psychiques ou troubles anxieux.

"DES ÉPIDÉMIES D'UNE AUTRE ÉPOQUE"

"On voit apparaître la résurgence d'épidémies d'une autre époque", précise Jean-François Corty, directeur des missions France, comme la rougeole, la tuberculose, la gale ou l'hépatite A, qui obligent MdM à mettre en place "des interventions de nature humanitaire", normalement utilisées "en zone de conflit ou après une catastrophe naturelle", comme des campagnes de vaccination de masse, des camps de déplacés, etc.

Les candidats à l'élection présidentielle "auront à se prononcer sur ces choix qui ont directement à voir avec la manière de vivre – et de se soigner – ensemble qu'ils proposent aux Français pour les années à venir", poursuit l'association. Et de conclure : "Leur indifférence pourrait aggraver le risque d'une crise humanitaire aux portes du système de santé français."


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Le titre est accrocheur mais la réalité est bien là : la tendance est à un appauvrissement de notre société française (européenne ?) sur le plan de la répartition des coûts de santé, engendrant une fragilité accrue des moins fortunés. Le balancier était à une position extrême de la prise en charge sociétale des couts de santé il y a encore quelques années; il est en train d'entrée dans l'aire opposée : la non prise en charge par répartition et le revers associé, le surcoût dû à des solutions tardives. L'équilibre n'est pas simple.

A l'instar du dernier paragraphe de l'article, il me semble intéressant pour nous professions de santé de regarder dans quelle voie veut aller le prochain président pour la société française; c'est son rôle non ?