"Sans mutuelle, l’ordonnance est divisée par deux " selon egora.fr

http://www.egora.fr/sante-societe/ald/143465-sans-mutuelle-l%E2%80%99ordonnance-est-divisee-par-deux

par C. L B le 07-02-2012

"Les patients qui n’ont pas de mutuelle consomment deux fois moins de médicaments que ceux qui ont une bonne couverture complémentaire, un phénomène qui concerne aussi bien les personnes défavorisées qu’aisées.

Tel est le résultat d’une étude menée par des chercheurs de l’Inserm, qui ont étudié la situation de 4 416 patients représentatifs atteints de maladies cardiovasculaires. L’équipe s’est intéressée aux indicateurs susceptibles d’avoir un impact sur la consommation d’antihypertenseurs, d’hypolipémiants et d’antiagrégants de ces patients, à savoir habitation ou non en zone urbaine sensible, immigration, célibat, niveau d’éducation, profession, chômage, revenu annuel et couverture médicale.

Sans mutuelle ou assurance privée, les médicaments sont généralement pris en charge à 65 % par le régime obligatoire. Ainsi, ces patients sans couverture complémentaire prennent deux fois moins de médicaments que ceux qui bénéficient d’une couverture complète, de la CMU ou de l’AME ou encore pris en charge à 100 % dans le cadre d’une ALD.

Un phénomène qui n’est lié ni à la diminution du nombre de consultations, ni au niveau de revenus. Les auteurs relèvent que l’absence de couverture complémentaire ne touche que 10 % de personnes dans notre pays, mais que cette proportion est certainement amenée à augmenter du fait de la crise économique. D’où la nécessité de poursuivre cette étude pour y voir plus clair dans la motivation profonde des patients concernés, car "une prise en charge incomplète en cas d’hypertension sévère aura par exemple toutes les chances d’accélérer une évolution vers des pathologies lourdes (infarctus, AVC), qui se révèleront in fine très coûteuses pour la sécurité sociale", conclut l’étude."