P4P : "Pay for Performance"

C'est un concept anglais mis en place en 2004 pour les médecins(*) sachant qu'une grande partie de ceux-ci sont des fonctionnaires... La CPAM l'a mis en place en France en 2011 pour les médecins. L'idée est de l'appliquer aux pharmaciens français (cela n'a pas été fait à ma connaissance pour les pharmaciens anglais !).

Le paiement à la performance est à la mode. Nos journaux professionnels relatent à l'envi ce concept qui sera certainement réalité dans notre prochaine convention.

Quelle réalité ? Il semble que le principal objectif actuellement évoqué est le taux de substitution des génériques.

Note : rappelons la définition d'un objectif dit "SMART" que tous ceux qui ont travaillé dans les grandes entreprises connaissent :
* Spécifique (dans le sens personnalisé)
* Mesurable (factuel)
* Ambitieux (un nouvel objectif égal au précédent démontre un manque d'ambition)
* Réaliste (dans le sens accessible, atteignable)
* Délimité dans le Temps (combien de temps pour atteindre l'objectif, avec paliers intérmédiaires si besoin)

J'ai donc 2 remarques sur le sujet :

- est-ce un objectif Spécifique que de proposer le taux de substitution de génériques alors que plusieurs facteurs négatifs et indépendants des pharmaciens influent sur le résultat ?

- en corolaire du premier point, qui est capable de dire aux interlocuteurs des pharmaciens que ce type d'objectif doit être pondéré au vu des éléments extérieurs et que d'autres missions sont prévues par le législateur et pourraient elle aussi être liées à des objectifs pour les 5 ans à venir (durée de la convention) ?

P4P : apprenez bien ce sigle. Serait-ce la bouffée d'oxygène promise par le ministre de tutelle ?

(*) l'un des objectifs assigné aux médecins anglais est la tenue du Dossier Médical et de sa version informatisée; hélas, après 2 milliards de livres de dépenses et 3 ans de travail, le DMP anglais vient d'être abandonné.

Celtinews® du 9 mars 2012 – Convention : vers un objectif individuel de substitution.

Edit par Guilhem:

"Dernière mise à jour 09/03/2012 11:49:17
Substitution générique : au cœur de la réunion de négociation du 7 mars

La quatrième réunion de négociation pour la nouvelle convention, qui a réuni le 7 mars les syndicats d’officinaux et l’Assurance maladie, a été l’occasion d’aborder la question du paiement individualisé et des génériques. « Ca a été une réunion où on a d’abord fait le point sur ce qui se passe actuellement autour du générique. […] Nous avons acté avec satisfaction de la réponse de l’Afssaps par le Professeur MARANINCHI sur la qualité des génériques », indique Philippe GAERTNER. Il précise que toutes les décisions qui auront été prises dans le cadre de la convention pharmaceutique nécessiteront de fait un accompagnement coordonné. Gilles BONNEFOND estime quant à lui que « tous les bruits de fond anti-génériques ne doivent pas nous empêcher de développer cette politique, au contraire ça ne peut que renforcer la stratégie des pouvoirs publics et de l’Assurance maladie » et d’ajouter que « le seul acteur qui a été fidèle aujourd’hui à cette politique du générique est le pharmacien. »

Il a été convenu que les génériques feraient partie des objectifs individualisés autour d’une liste de molécules. Il y aura un double système : un système qui incite à augmenter la substitution et un système qui incite, pour ceux qui sont déjà en taux de substitution élevé, à ne pas baisser. A l’intérieur de cet objectif individualisé, il devrait y avoir un objectif qualité. « Il y aura une incitation à stabiliser la dispensation dans une même marque de génériques pour les personnes âgées », souligne le président de la FSPF.
Il a également été question du principe des missions. « Nous sommes tombés d’accord qu’il y aurait au minimum deux actions qui seraient décidés dans le cadre de nos discussions », indique Philippe GAERTNER.

Cette réunion n’a pas été concluante pour Michel CAILLAUD, président de l’UNPF. « Il y a eu beaucoup d’échanges, mais rien de concret de finaliser », regrette-t-il. Il s’inquiète : « On est soit très en retard, soit on ne tiendra pas le calendrier ». Campant sur ses positions, le président de l’UNPF, maintient qu’il faut revoir l’économie de l’officine. Le générique n’est pour lui qu’une partie de l’économie, mais elle ne compensera pas tous les coups qui ont été portés à l’officine !

En résumé, cette convention devrait être en trois parties : une partie relationnelle avec SESAM-Vitale, la simplification des tâches administratives…, une partie métier avec les nouvelles missions, et une partie économique avec les génériques et le pilotage du nouveau mode de rémunération.

Source : CELTIPHARM, 8 mars 2012 "

http://www.celtipharm.com/tabid/155/itemid/18891/Substitution-gnrique--au-cur-de-la-runion-de.aspx

Pour les génériques ok, car malgré une progression du NS, nous ne baissons pas en pourcentage par le dialogue.

Mais attention à une medecine au rabais :

"Primes à la performance: neuf syndicats médicaux s'indignent"
Le Quotidien du Médecin - 26 mars 2012

Neuf syndicats médicaux - le SMG (généralistes), SUD santé sociaux, l'AMUF (urgentistes), l'USP (psychiatres), le SPEP et le SPH (psychiatres publics), le SNPP (psychiatres privés), le SPHP et le SMARNU (anesthésistes-réanimateurs non universitaires) - s'opposent à l'instauration du paiement à la performance, relève Le Quotidien du Médecin. "Non, le médecin du XXIe siècle ne sera pas un chasseur de primes!", écrivent-ils. Cette "politique du chiffre" est selon eux source d'inégalités et "clairement contraire à la déontologie". De plus, la prime à la performance et la possibilité de contractualisation individuelle sont à même d'engendrer "la fin du système solidaire d'assurance-maladie", redoutent-ils.

http://www.univadis.fr/medical_and_more/fr_FR_PR_Detail?articleItemId=82cb9b67c4ed6e155dc77c552c6bbad0#82cb9b67c4ed6e155dc77c552c6bbad0