Vaccin : un moratoire sur l’alumine ?
Partant du constat que de plus en plus de personnes manifestent des réticences à se faire vacciner ou à faire vacciner leurs enfants, et que des maladies infectieuses que l’on croyait disparues refont surface, des députés ont lancé un groupe d’étude sur la vaccination. Présidé par le député Nouveau Centre Olivier JARDE, ce groupe vient de rendre ses recommandations. Il préconise de revoir la liste des vaccins à rendre obligatoires. A titre d’exemple, le groupe s’interroge sur le BCG, vaccin qui n’est plus obligatoire, face au risque d’augmentation de la tuberculose. Les députés souhaitent que des recherches soient menées sur la possibilité d’un nouveau mode d’administration de ce vaccin, la voie intradermique n’étant pas aisée pour les nourrissons. De même, ils seraient favorables à rendre le vaccin ROR obligatoire… Le groupe propose également d’instaurer un moratoire sur les adjuvants aluminiques. Ces adjuvants pouvant, selon de récentes études, se retrouver dans le cerveau. N’en connaissant pas à ce jour les conséquences, les députés recommandent d’encourager la recherche de nouveaux adjuvants non neuromigrants. Le groupe propose de continuer l’évaluation du rapport bénéfices-risques des vaccins contre le papillomavirus avant de confirmer la recommandation de vaccination par les autorités publiques. Pour les personnes qui refusent un vaccin recommandé par leur médecin traitant, les députés proposent de faire signer une décharge de responsabilité, un document qui doit les informer des conséquences possibles pour eux-mêmes et leur entourage, de l’absence de vaccination. Selon Edwige ANTIER, député UMP et vice-présidente du groupe, ce document peut permettre d’ouvrir le dialogue entre les praticiens et les patients.
Le groupe recommande enfin de mieux former les médecins à la vaccinologie, de permettre aux infirmiers d’administrer certains vaccins, de renforcer la réglementation relative à l’utilisation du terme « vaccin » (il souhaite éviter que ce mot ne soit utilisé à tort, notamment pour désigner certains traitements homéopathiques), de favoriser les vaccins multivalents, respecter le calendrier vaccinal, et d’éviter les vaccination inutiles en développant le recours à des tests de sérologie et d’immunologie.
Aucune des propositions du groupe ne porte sur la communication sur les vaccins par les industriels du médicament. Interrogé sur la question, Olivier JARDE estime toutefois qu’une telle communication devrait être du domaine régalien. Il reconnaît en outre que le groupe n’a pas cherché l’avis des laboratoires pharmaceutiques pour garder son indépendance.
Source : Assemblée nationale, 13 mars 2012