Boots, pas sûr que leurs pharmaciens ne soient pas meilleurs que les notres.

Bonjour,

Hors sujet : De retour après une semaine de coupure d'ADSL. fin de hors sujet

Tous des filous ?

Non !

J'ai acheté il y a quelques années une boite de Pouxit 100 ml à 21,90 € dans une pharmacie à Val d'Isère. Comme le pharmacien m'expliquait le mode d'emploi, je lui ai indiqué que j'étais pharmacien et que je connaissais celui ci.

Eh bien, ce cher confrère m'a immédiatement appliqué la remise confraternelle de 10 %. Il faut le dire, si, si.

Rémi

JP a écrit:

[...]C'est comme ces pharmaciens qui (vécu) prétendent que le LEXOMIL n'existe plus pour refiler du bromazépam.
Gagner sa vie oui, mais en entubant le patient non car ca finit toujours pas se retourner contre nous.

Contre "nous" ? A force de populisme et/ou de démagogie, oui possiblement : tout le monde dans le même sac et hop, le tout à la mer - bon débarras. Mais ce n'est pas pour ça que les patients qui apprécient mes conseils iront ailleurs, bien au contraire.

Contre les filouts et les menteurs ? Oui, certainement.

Ceci dit, tu soulèves la question de l'ambiguité des médicaments remboursés d'un côté et leur présentation non-remboursée de l'autre. Dans ton exemple, chez moi, je n'ai que du vignetté. Quand le vignetté est listé, c'est plus difficile : debrida ou ercefury sans ordo, c'est forcément une boite de 12 à 4,xx euros non listé - ce sont les labos qui se gavent avant tout. Et nous, le plus souvent, on subit leur dictat.

Je reviens ce jour d'une semaine de vacances à la montagne.
Jeudi dernier, ma fille avait mal au ventre, et mon épouse est allée acheter du Spafon Lyoc à la seule pharmacie de cette station bien connue de haute savoie.
La préparatrice lui a dit qu'elle n'avait pas de Spasfron Lyoc et lui a proposé à la place ... du Phloroglucinol Mylan conseil à 5,90€ la boite de 20 (j'imagine qu'elle ne devait probablement pas avoir également de phloroglucinol b/10 vignetté à 2,32€).
Ma femme n'a pas osé de faire de scandale, et moi, il m'a fallu une nuit pour calmer ma colère.
Ce sont des expériences comme cela, qui devant des personnes au fait (médecin, délégué médical, infirmière, ...) détruisent notre image.
C'est comme ces pharmaciens qui (vécu) prétendent que le LEXOMIL n'existe plus pour refiler du bromazépam.
Gagner sa vie oui, mais en entubant le patient non car ca finit toujours pas se retourner contre nous.

jyt a écrit:

La majorité de nos confrères sont honnêtes, ne tombons pas dans le tous pourris qui est inhérent à chaque profession où un minimum d'individus jettent l'oprobre sur la majorité.
Mais que de progrès à faire, j'en conviens......

La majorité de nos confrères sont honnêtes, ne tombons pas dans le tous pourris qui est inhérent à chaque profession où un minimum d'individus jettent l'oprobre sur la majorité.

Mais que de progrès à faire, j'en conviens......

C'est sûr que c'est pas le politiquement correct.

Mais avouons que quand on voit le niveau moyen de la profession....la défense de la profession par rapport à l'enquête UFC-Que Choisir ( pour mémoire :
http://www.lefigaro.fr/conso/2012/03/27/05007-20120327ARTFIG00669-ufc-que-choisir-polemique-avec-les-pharmaciens.php par exemple
tient plus du corporatisme que d'autres chose.
Le Moniteur des Pharmacies en son temps avait mis un coup de pieds dans la fourmilière Cyclamed ( qui continue ).
On a encore un immense coup de balais à donner devant notre porte ( surfacturations, pratiques non qualitatives... ).

J'ai toujours défendu le fait que j'étais pour l'ouverture du capital ( en dessous de 50% ) et pour les chaînes qui sont vecteurs de profits mais aussi de qualité.
J'ai pû le vérifier aux US, au Canada chez Jean Coutu, en GB chez lloyd et et Boots, en Norvège....

Donc désolé de ne pas être dans le politiquement correct, le bienpensant pharmacien qui fait mieux tout que tout le monde.....

J'ai un défibrillateur, des PRAQS, des gens formés, je suis certifié, j'alimente le DP, récupère les DASRI..... mes pharmacies ne sont pas des porcheries ou des repoussoirs, gagnent du CA et des clients....et pourtant, j'estime que je n'en fait pas assez en terme de santé publique.

vino veritas a écrit:

Nous semblons archaïque à coté de ça et ça rend favorable aux chaînes et à l'ouverture du capital.

Mais nous sommes à mille lieux de tout ça, mais ça viendra, l'économique est une force de rappel et comme tu le souligne, ils font leur métier mille fois mieux que nous dans tous les domaines.

Voilà une vérité bien péremptoire...

Nous semblons archaïque à coté de ça et ça rend favorable aux chaînes et à l'ouverture du capital.

Mais nous sommes à mille lieux de tout ça, mais ça viendra, l'économique est une force de rappel et comme tu le souligne, ils font leur métier mille fois mieux que nous dans tous les domaines.

Boots : pharmacie libérale ou pharmacie médicale ?

Nottingham, 16 mars, 16 heures. A quelques jours de la fête des mères (le 18 mars en Angleterre), le centre-ville de cette ancienne cité industrielle de 300 000 habitants est noir de monde. La pharmacie Boots, située au cœur du centre commercial Victoria, ne déroge pas à la règle. Les clientes, en majorité des adolescentes et des jeunes mères de famille, flânent, chariot à la main, dans les rayons cosmétiques où se multiplient les offres promotionnelles. Quelques linéaires plus loin, un groupe de teenagers en uniforme se presse dans l’espace Serum7, marque star des laboratoires Boots, pour tester gratuitement le produit de soins leader au Royaume-Uni.

Implanté entre un KFC et un Topshop, le magasin Boots a davantage des allures de temple commercial dédié aux produits de beauté que de pharmacie de proximité axée autour du médicament. Chariots à l’entrée, escouades de caissières et vendeuses mobiles pour conseiller les clients, espaces promotionnels, annonces sonores, carte de fidélité : ici, on emprunte les codes de la grande distribution pour capter une clientèle plus intéressée par l’offre parapharmacie que thérapeutique.

La loi HPST avant l’heure
La pharmacie Boots a de quoi donner le vertige à plus d’un titulaire français. Espace opticien, cabinet médical, soins de beauté… sur près de 5 500 m2, le client/patient bénéficie d’une offre de santé complète. Facilement reconnaissables à leur logo (inchangé depuis plus d’un siècle), les pharmacies Boots sont omniprésentes en Angleterre. Pourtant, toutes ne sont pas des drugstores géants. « Sur 2 500 officines Boots, seules 64 se situent entre 4 000 et 8 000 m2, nuance Mike Scott, directeur général du magasin de Nottingham. La plupart de nos officines sont de taille moyenne voire des petites boutiques locales semblables à ce qui existe en France. »

Au premier étage de cette superpharmacie, trois infirmières diplômées se relaient pour recevoir sur rendez-vous les patients souffrant de maux tels que les migraines ou les douleurs de l’estomac. Dans un cabinet médical aménagé (« Health clinic »), elles réalisent également les vaccins nécessaires avant un départ en voyage.

Quelques mètres plus loin, un opticien prodigue ses conseils à un jeune couple. Pour Mike Scott, l’offre multiservices est une nécessité pour se démarquer dans un secteur pris d’assaut par la grande distribution : « Depuis quelques années, le groupe Boots doit faire face à la concurrence d’enseignes comme les supermarchés Tesco, Morrisons ou Sainsbury qui proposent, eux aussi, toutes sortes de médicaments en vente libre. Nous sommes dans la même situation que chez vous en France avec les attaques de Leclerc. La différenciation se fait donc sur les services que nous proposons et sur la présence de professionnels de santé. »

De retour au rez-de-chaussée, le contraste est saisissant. Un rayon saisonnier où cohabitent maillots de bain, tongs et paréos jouxte des linéaires dédiés aux vêtements de bébé. A quelques mètres de là, l’espace « Food and drink » propose une large variété de sodas, snacks et paquets de chips. Au-delà de la diversité de l’offre produits, ce qui interpelle le visiteur, c’est l’omniprésence de rayons cosmétiques. Dior, Chanel, Lancôme, Yves Saint-Laurent… les grandes marques de parfums et de cosmétiques ont toutes droit à une PLV dédiée.

Le spectre de la grande distribution
Pour capter une clientèle jeune, le magasin n’a pas hésité à déployer dans le magasin des esthéticiennes qui, en quelques coups de pinceaux, fardent le visage des clientes. Une profusion d’articles de beauté assumée par le groupe. « Il est naturel que Boots soit leader sur ce segment aujourd’hui, observe Mike Scott. La demande des consommatrices en matière de forme et de bien-être n’a jamais été aussi forte. »Si le spectre de la grande distribution n’est jamais bien loin, Mike Scott se refuse à soutenir la comparaison : « S’il est vrai que nous développons une offre de services et de produits variée et étendue qui peut présenter quelques similitudes avec les grandes surfaces, nous sommes bien ici dans une pharmacie où le rôle du pharmacien en tant que professionnel de santé demeure primordial. » C’est d’ailleurs tout le paradoxe du modèle Boots, chaîne pharmaceutique créée au milieu du XIXe siècle. « Boots a acquis depuis plus d’un siècle une image extrêmement forte auprès du public anglais dans le domaine du bien-être et des cosmétiques, concède Mike Scott. On l’oublie bien souvent mais la santé demeure notre priorité. »

De santé, il est justement question avec les zones « Médicaments » et « Prescription » qui rappellent au patient déconcerté par la profusion de l’offre parapharmacie qu’il se trouve bien dans une pharmacie. Réservé au conseil associé, l’espace « Médicaments » est géré par des préparatrices qui y délivrent des médicaments sans ordonnance. Originalité au comptoir : les recommandations à faire au client s’affichent sur l’écran de l’ordinateur une fois le traitement scanné. Dans la zone « Prescription », s’effectuent toutes les étapes de la dispensation. Deux pharmaciens et une armée de préparatrices s’affairent pour délivrer les médicaments prescrits à une centaine de clients par jour.

Une prise en charge du patient améliorée
Là encore, Boots a su innover en développant un service à forte valeur ajoutée : le « Repeat Prescription Service » ou renouvellement des ordonnances. Gratuit, il est proposé à tous les patients chroniques qui souhaitent renouveler leur traitement. Le principe est simple : lors de sa première visite, le patient convient d’une date de collecte de ses médicaments, chaque mois, dans la pharmacie Boots de son choix. Les médicaments sont ensuite placés dans des sacs en plastique disposés derrière le comptoir et, le jour de collecte, il peut rapidement en disposer sans avoir à faire la queue.

Rapide et efficace, ce système a permis au groupe de fidéliser sa patientèle, tout en resserrant les liens entre pharmaciens et médecins. Pour Mike Scott, la mise en place de ces services a apporté des améliorations significatives au niveau de la prise en charge du patient : « La libéralisation n’est pas forcément mauvaise. L’ouverture de nouvelles pharmacies et d’une plus grande concurrence sur le secteur nous a obligés à améliorer notre qualité d’accueil, à intégrer de nouveaux services comme le dépistage, le suivi vaccinal ou les consultations diététiques. Au final, la libéralisation profite à la fois au patient, qui bénéficie d’une offre médicale prenant en compte tous ses besoins, et au pharmacien qui, tout en réaffirmant son rôle de spécialiste de santé, trouve de nouvelles sources de revenus. »