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Weleda : retour à l'équilibre en 2015 pour la pharmacie



Prescrite par son nouveau conseil d'administration, la réduction drastique du nombre de ses références de préparations homéopathiques va permettre au groupe suisse Weleda, installé notamment à Huningue, de retrouver dès 2012 son équilibre financier.
Pas question pour Weleda de transiger avec ses valeurs, celles du bio, des plantes et de la nature.

Pas question pour Weleda de transiger avec ses valeurs, celles du bio, des plantes et de la nature.
Deux années d'affilée de pertes, c'en était trop pour la clinique Ita Wegman et la Société anthroposophique universelle, les deux principaux actionnaires du spécialiste de cosmétique à base de plantes et de médicaments homéopathiques Weleda. Au printemps dernier, le duo, qui possède 80 % des droits de vote, a ainsi poussé à la démission tout le conseil d'administration pour en constituer un nouveau, avec à sa tête Paul Mackay. En France, c'est le pharmacien Marc Follmer, déjà directeur général, qui a été propulsé à la présidence du directoire de Weleda SA en remplacement de Patrick Sirdey, passé au conseil de surveillance.

Cette petite révolution de palais feutrée s'accompagne d'un vaste plan de réduction des coûts, avec pour priorité absolue l'amélioration de la rentabilité de l'entreprise. Concrètement, il s'agit de mettre fin à une pratique ancienne qui voulait que les profits de l'activité cosmétique épongent les pertes chroniques de la pharmacie. Or ces pertes s'accéléraient dangereusement, dépassant l'an dernier les 10 % du chiffre d'affaires consolidé (307 millions d'euros). Certes, le site français de Huningue (390 salariés, 54,5 millions de chiffre d'affaires) était resté dans le vert : il avait même bénéficié en 2011 d'un investissement de 19 millions d'euros pour doubler ses capacités de production.

Reste que la potion administrée par l'équipe de Paul Mackay s'applique aux trois usines du groupe. D'ailleurs le siège suisse va disparaître et ses fonctions réparties entre les sites, Huningue devant hériter des ressources humaines.

Restructuration en cours
Sur le plan industriel, le nombre de médicaments homéopathiques réalisés à partir de plus de 300 plantes va être réduit : « Nous sommes déjà passés de 3.000 à 2.000 références et nous allons supprimer les globules pour ne conserver que les granules, les injectables, les gouttes, les pommades et les huiles », précise Marc Follmer. Mais pas question pour Weleda de transiger avec ses valeurs, celles du bio, des plantes et de la nature.

La restructuration en cours devrait permettre à la branche pharmaceutique de revenir à l'équilibre dès 2015 et ce en dépit des contraintes réglementaires et tarifaires imposées par les administrations de santé dans la plupart des pays. Déjà, depuis janvier, les ventes de médicaments homéopathiques ont progressé de près de 12 % en France. C'est d'ailleurs le pays qui enregistre la plus forte croissance. Le chiffre d'affaires des produits cosmétiques s'adjuge quant à lui une hausse proche des 8 %, conséquence directe de la récente campagne média menée par les équipes de Weleda.

CORRESPONDANT À STRASBOURG
Christian Lienhardt

http://www.lesechos.fr/economie-politique/regions/alsace/0202172673767-weleda-retour-a-l-equilibre-en-2015-pour-la-pharmacie-344598.php