Pilule de 3ème génération : la Commission de la Transparence envisage un déremboursement

On n'est plus vraiment dans des grandeurs comparables, je te l'accorde. Je vois plus les choses comme une évaluation du type de celles qui parlent de qualité de vie de la dialyse comparée à la greffe, comme celles évaluant un traitement chirurgical vs un traitement médical.

Se poser la question du coût au sens large, pas seulement chiffré en Euros, d'une politique basée sur la pilule facilement accessible avec un "petit" nombre d'IVG vs un plus "grand" nombre d'IVG avec une contraception moins accessible.

Je n'ai pas de position dogmatique concernant la notion de risque. Toute action comporte des risques. L'important est de les quantifier, même imparfaitement , pour se donner les moyens de les maîtriser, maîtriser ne signifiant pas annuler le risque, mais le minimiser le plus possible.

Rémi

rdufourcq a écrit:

[...]Limiter le nombre d'IVG en France doit-il se réaliser grâce à la prise en charge de certaines pilules présentant un rapport bénéfices/risques moins favorable (plus défavorable selon que le verre soit à moitié vide ou à moitié plein) ? Je n'ai toujours pas l'impression qu'une réponse claire ait été donnée par nos autorités.[...]

Bonne remarque rémi : non, les autorités n'ont pas donné de réponse claire et ne sont probablement pas capables de le faire car le nombre d'IVG n'a pas spécialement baissé lorsque le précédent gouvernement a augmenté le nombre de pilules remboursées.

Je souhaite cependant prendre le contrepied sur 2 points :
- je ne saisis pas comment comparer le rapport bénéfice/risque d'un IVG avec la prise d'une pilule;
- les oublis ou les défauts de pilule étaient - selon mon expérience - plus important lorsque les pilules coutaient plus de 40 euros alors qu'aujourd'hui elle sont remboursées et coutent 7,xx euros; l'un des points importants est que le dépannage est plus facile (donc protection meilleure) parce que non seulement il est autorisé mais une boite de 1 plaquette remboursée ne coute "que" 3 euros environ. Is it ?

Bonjour,

Tout d'abord, je voudrais rappeler que la notion de génération reste un concept trop malléable pour être efficace, les services marketing le savent très bien. Selon la situation, on sautera de génération ou non : L'Iphone constitue un très bel exemple. Le différentiel d'équipement entre le 4, le 4S et le 5 justifie-t-il un saut de génération entre le 4S et le 5, alors que le passage du 4 au 4S ne le justifiait pas ?

Ensuite, ce qui m’agace dans cette histoire, c'est qu'à certains moments la problématique du remboursement des contraceptifs oraux est envisagée sous l'angle de la facilitation de l'accès à la contraception, sans qu'un raisonnement de balance bénéfices/risques ait été conduit (ou alors, il n'y a pas eu de communication à ce sujet à cette époque) et à d'autres moments, sous l'angle de cette même balance sans que l'accès à la contraception ait été pris en compte (ou alors on a oublié d'en parler).

Limiter le nombre d'IVG en France doit-il se réaliser grâce à la prise en charge de certaines pilules présentant un rapport bénéfices/risques moins favorable (plus défavorable selon que le verre soit à moitié vide ou à moitié plein) ? Je n'ai toujours pas l'impression qu'une réponse claire ait été donnée par nos autorités.

Rémi

Guilhem a écrit:

[...]Si cette décision est prise, j'aimerai bien que les autorités nous donne un avis clair et tranché sur les alternatives remboursées. Sinon, ce serait trop facile...

J'ai la réponse : remboursement de l'IVG.

Consternant...

Déremboursement des pilules et remboursement total des IVG : incompréhension des gynécologues
28/09/2012

En direct du congrès Genesis. Alors que Marisol Touraine a annoncé le déremboursement, à compter du 30 septembre 2013, des pilules de 3ème génération, le gouvernement envisage dans le PLFSS 2013 la prise en charge à 100% des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Un message paradoxal qui laisse les spécialistes de la contraception, réunis au congrès Genesis les 27 et 28 septembre à Paris, dans l’incompréhension.

Les gynécologues attendent ainsi clairement une réaction de leurs organisations représentatives (sociétés savantes et syndicats) sur cette question. « Il faut saisir l'opportunité de cette décision schizophrène de déremboursement basée sur un doute [...] et d'annonce du remboursement des IVG à 100% », estime le Dr Elia, président du congrès Genesis. Pour le gynécologue Christian Jamin, modérateur d’une session sur l'actualité et les controverses autour de la contra [...]

Merci Sophie pour cette news. Je l'ai vu ce matin et je me suis un peu renseigné sur le sujet avant d'émettre un avis.

Ce qui me gène en fait le plus dans cette option (la décision de déremboursement n'est pas encore prise), c'est que les pilules de 4ème génération ont quasiment le même problème. Et si on dérembourse les 3ème génération sans alternative remboursée suffisante pour la question de la contraception, on va retomber dans une explosion des couts des pilules...

Si cette décision est prise, j'aimerai bien que les autorités nous donne un avis clair et tranché sur les alternatives remboursées. Sinon, ce serait trop facile...

Selon un projet d’avis de la Commission de la Transparence, les contraceptifs oraux de troisième génération pourraient être déremboursés. La Commission de la HAS est en effet favorable à cette mesure, en raison d’une augmentation du risque thromboembolique veineux. Ce projet d’avis fait suite à une saisine de la Direction générale de la santé datant de fin 2011, saisine demandant une réévaluation de l’ensemble des pilules contraceptives de troisième génération. La DGS avait en effet été alarmée par "la survenue de signaux de pharmacovigilance concernant le risque thromboembolique" lié à la prise de ces contraceptifs.
Toutefois, avant la publication de l’avis définitif, la HAS entend auditionner les laboratoires concernés. Une réunion est prévue le 19 septembre prochain.
Source : Impact Santé, 29 août 2012