Levure de riz rouge : l'UFC-Que Choisir alerte sur le danger de ce complément alimentaire

Bonjour,

Tu complètes utilement mon propos, mais en partant du principe que l'attitude de Que Choisir est volontairement irresponsable. Je n'ai pas d'arguments à opposer, n'ayant pas lu le dossier qui fait l'objet de ce fil. Prescrire est effectivement plus rigoureux, d'une rigueur parfois ascétique, je trouve. Malheureusement, accoler élitisme et ascèse conduit parfois à des dérives sectaires. Ils ont su s'en préserver jusqu'à présent.

Ce que je critiquais à une époque chez Que Choisir, c'est une approche toujours polémique sur certains sujets touchant à la santé, et le refus d'accepter qu'ils avaient pu se tromper dans certaines circonstances, arguant du fait qu'ils n'étaient pas des spécialistes du domaine. J'ai beaucoup de mal à accepter les donneurs de leçons irresponsables. J'ai cessé de suivre leur actualité et ne sais donc pas si ce reproche est toujours valable aujourd'hui.

Rémi

QueChoisir fait du sensationnel (racolage ?) comme tous les mass média.
Prescrire est sur une voie plus sage, plus neutre, plus rigoureux, et plus élitiste.
Pour moi, il n'y a aucun points communs même si tous deux dénoncent effectivement des dérives ou des pratiques.
J'ajoute enfin que Prescrire a toujours montré du respect pour les pharmaciens à l'inverse de QueChoisir.

PS: Voila 2 ou 3 ans, Prescrire avait sorti un hors série sur la phytothérapie d'une qualité exceptionnelle.
Etait expliqué le problème des AMM impossibles à appliquer à la phyto tant le nombre de PA et leur concentration, ainsi que les interactions entre hétérosides d'une même plante sont nombreuses et complexes. Sans parler des variabilités dues aux modes et lieux de culture (ensoleillement, ...).
Prescrire plaidait et plaide toujours pour des AMM simplifiées car le statut de complément alimentaire pour la phytothérapie n'est guère satisfaisant pendant que QueChoisir ou 60MioConso envoient des enqueteurs relever des prix en pharmacie.

rdufourcq a écrit:

Bonjour,

Comme de nombreux contre-pouvoirs, Que choisir et Prescrire tombent parfois dans le piège classique que tout manager rencontre : Partir du principe que le bien est normal et ne nécessite pas que l'on en parle, amenant une communication basée sur la désir de correction de ce qui ne marche pas. Tout louable que soit ce désir, celui qui l'entend ne perçoit qu'une longue série de reproches. Nous sommes des managers, nous avons tous été avertis de l'importance du feed-back positif pour nos collaborateurs.

Prescrire et Que Choisir estiment, semble-t-il, que donner ce feed-back positif, c'est déjà pactiser avec le diable.

Les articles de Prescrire ne sont pas aussi médiatisés que ceux de Que Choisir car ils n'ont pas besoin de faire de conférence de presse pour assurer leur distribution. Ce n'est que quand Prescrire estime avoir besoin d'une caisse de résonance que cet outil est utile pour eux. Pour Que Choisir il faut assurer la distribution ce qui rend plus nécessaire la conférence de presse ou le communiqué de presse. L'amplificateur de la presse généraliste jouant, le message déjà un peu biaisé par le mécanisme que j'ai évoqué plus haut se voit encore plus altéré par le traitement journalistique qui en est fait.

Au final, si Prescrire reste perçu comme un "schtroumpf à lunette", c'est à dire un membre du clan, même s'il est un tantinet rasoir par moment, quand Que Choisir, volontairement ou non, délivre des messages qui dépassent le discours moralisateur pour devenir des messages parfois anxiogènes, confus, ou l'amalgame domine le raisonnement. Dans le message diffusé au sujet de la levure de riz rouge, on ne sait plus bien si le problème se situe du côté des "attrape-couillons" qui ne contiennent que des promesses ou du côté des crypto-médicaments ne respectant pas le pallier au delà du quel le produit relève d'une autre législation. A la lecture de ce communiqué, où se situe le risque ? Sur le produit vide ou sur le produit trop plein ? Chaque lecteur risque de donner sa réponse personnelle et le but informationnel qui motive les rédacteurs de Que Choisir n'est pas atteint, car la confusion domine l'information dans ce communiqué.

Nombreux sont ceux qui ne liront pas Que Choisir et qui s'en tiendront à ce que les media mainstream ont diffusé. J'en fait partie, je n'ai pas lu l'article concerné et ne peut donc savoir précisément ce que Que Choisir voulait dire. Il n'en reste pas moins que le mal est fait, trop peu de gens accèderont au message véritable de Que Choisir.

La mauvaise foi consistera alors à se demander si ce paradoxe les chagrine.

Rémi

Bonjour,

Comme de nombreux contre-pouvoirs, Que choisir et Prescrire tombent parfois dans le piège classique que tout manager rencontre : Partir du principe que le bien est normal et ne nécessite pas que l'on en parle, amenant une communication basée sur la désir de correction de ce qui ne marche pas. Tout louable que soit ce désir, celui qui l'entend ne perçoit qu'une longue série de reproches. Nous sommes des managers, nous avons tous été avertis de l'importance du feed-back positif pour nos collaborateurs.

Prescrire et Que Choisir estiment, semble-t-il, que donner ce feed-back positif, c'est déjà pactiser avec le diable.

Les articles de Prescrire ne sont pas aussi médiatisés que ceux de Que Choisir car ils n'ont pas besoin de faire de conférence de presse pour assurer leur distribution. Ce n'est que quand Prescrire estime avoir besoin d'une caisse de résonance que cet outil est utile pour eux. Pour Que Choisir il faut assurer la distribution ce qui rend plus nécessaire la conférence de presse ou le communiqué de presse. L'amplificateur de la presse généraliste jouant, le message déjà un peu biaisé par le mécanisme que j'ai évoqué plus haut se voit encore plus altéré par le traitement journalistique qui en est fait.

Au final, si Prescrire reste perçu comme un "schtroumpf à lunette", c'est à dire un membre du clan, même s'il est un tantinet rasoir par moment, quand Que Choisir, volontairement ou non, délivre des messages qui dépassent le discours moralisateur pour devenir des messages parfois anxiogènes, confus, ou l'amalgame domine le raisonnement. Dans le message diffusé au sujet de la levure de riz rouge, on ne sait plus bien si le problème se situe du côté des "attrape-couillons" qui ne contiennent que des promesses ou du côté des crypto-médicaments ne respectant pas le pallier au delà du quel le produit relève d'une autre législation. A la lecture de ce communiqué, où se situe le risque ? Sur le produit vide ou sur le produit trop plein ? Chaque lecteur risque de donner sa réponse personnelle et le but informationnel qui motive les rédacteurs de Que Choisir n'est pas atteint, car la confusion domine l'information dans ce communiqué.

Nombreux sont ceux qui ne liront pas Que Choisir et qui s'en tiendront à ce que les media mainstream ont diffusé. J'en fait partie, je n'ai pas lu l'article concerné et ne peut donc savoir précisément ce que Que Choisir voulait dire. Il n'en reste pas moins que le mal est fait, trop peu de gens accèderont au message véritable de Que Choisir.

La mauvaise foi consistera alors à se demander si ce paradoxe les chagrine.

Rémi

La revue Prescrire donne un coté intégriste, mais c'est une revue admirable qui doit rester une de nos bibles pour le coté formation continue.....

Attention aussi de ne pas tout prendre au pieds de la lettre, on peut tirer sur tout, y compris sur la pseudo et tous les autres médicaments
actifs.

Le médicament reste notre coeur de métier et de la compétence reste l'un des outils de fidélisation et de dévellopement de notre clientèle.

Mais, je carricature et je force le trait afin de bien vous faire comprendre, si vous faites x 5 sur le prix catalogue pour la Lysopaïne ou le Nurofen.................................................vous cassez toute votre image et votre pharmacie se casse la figure.

Attention, je ne suis pas un discounter, remember :

http://forum.avenir-pharmacie.fr/t711-chassez-le-naturel

Ok.
Je comprends et je respecte.
Mes propos étaient, il est vrai, un peu provocateur.
Comme me l'a déjà fait remarquer mon adjointe, j'ai parfois un coté "intégriste" de la revue prescrire. Il faut que je me corrige.

rdufourcq a écrit:

Bonjour,

La différence vient clairement de la motivation du pharmacien. Veut-il avoir plus de boites à vendre correspondant à des demandes (des besoins ?) de ses clients ou désire-t-il avoir des outils en plus à utiliser dans son conseil ?

Dans le premier cas, la mise en place des compléments alimentaire est réactive et peut conduire à une certaine passivité vis à vis du contenu des dites boites; dans le second, la démarche est pro-active, impose un référencement structuré, une politique de formation contraignante avant de faire quoi que ce soit.

Jean Yves et moi (et d'autres contributeurs du forum, adhérents PlusPharmacie) avons été formés, que dis-je, évangélisé par un formateur exceptionnel qui nous a donné envie de progresser dans ce domaine. A partir du moment où l'on adopte cette démarche, il est difficile de se faire coincer par de tels soucis. De même, les clients sentent aussi que votre démarche se situe vraiment dans la prescription, prescription basée sur une analyse du contexte, et votre position s'en trouve renforcée.

Rémi

Bonjour,

La différence vient clairement de la motivation du pharmacien. Veut-il avoir plus de boites à vendre correspondant à des demandes (des besoins ?) de ses clients ou désire-t-il avoir des outils en plus à utiliser dans son conseil ?

Dans le premier cas, la mise en place des compléments alimentaire est réactive et peut conduire à une certaine passivité vis à vis du contenu des dites boites; dans le second, la démarche est pro-active, impose un référencement structuré, une politique de formation contraignante avant de faire quoi que ce soit.

Jean Yves et moi (et d'autres contributeurs du forum, adhérents PlusPharmacie) avons été formés, que dis-je, évangélisé par un formateur exceptionnel qui nous a donné envie de progresser dans ce domaine. A partir du moment où l'on adopte cette démarche, il est difficile de se faire coincer par de tels soucis. De même, les clients sentent aussi que votre démarche se situe vraiment dans la prescription, prescription basée sur une analyse du contexte, et votre position s'en trouve renforcée.

Rémi

La nutrithérapie qui était empirique au début des années 2000 ne l'est plus aujourd'hui ( Allégations Normes Européennes, études cliniques....)
et n'est plus de la gogothérapie.

Après, il faut savoir trier le bon grain de l'ivraie.

Sur ce produit, je travaille avec Pilege qui est hyperclean ( 10 mg de monacoline.....).

Jamais référencé ce truc.
Je suis dans l'équipe celui qui adhére le moins aux compléments alimentaires, ce qui fait que les représentants (arko, les 3 chenes, oenobiol) m'évitent soigneusement. Je délègue leur gestion à mes préprarateurs et ne fixe aucun objectif de vente.
Si ça leur plait et qu'ils y croient, alors ils s'en occupent. La vie est belle pour moi.
Moins de gogothérapie dans l'officine améliore notre image auprès des patients, des médecins, et des journalistes.
Tant pis pour le CA et la marge.

jyt a écrit:

D'accord avec Florian.....sauf que ça passe en boucle dans les journaux télévisés et que nos clients vont déjà nous interroger et ....qu'ils vont lire UFC Que Choisir.....
C'est pas le scandale du Mediator mais bon, merci Florence de nous avoir alerté.

D'accord avec Florian.....sauf que ça passe en boucle dans les journaux télévisés et que nos clients vont déjà nous interroger et ....qu'ils vont lire UFC Que Choisir.....

C'est pas le scandale du Mediator mais bon, merci Florence de nous avoir alerté.

Merci pour l'info.

L'article en question sera intéressant à lire, notamment quelles études ont été utilisées et comment ils arrivent à prouver que ces produits sont inutiles.

Pour l'instant ce n'est qu'un communiqué destiné à faire vendre du papier pour leur dernier numéro.

L'UFC-Que Choisir a mené une étude sur dix références de levure de riz rouge vendues en pharmacie, parapharmacie et Internet.



Ces "pilules miracles" sont "au mieux inutiles, au pire dangereuses et dans tous les cas muettes sur les précautions d’emploi et les effets secondaires", c'est le résultat de l'étude sur dix références de levure de riz rouge vendues en pharmacie, parapharmacie et Internet publié dans le numéro du mois de décembre de Que Choisir Santé. Dans un contexte de croissance du marché des compléments alimentaires qui atteint désormais près d’un milliard d’euros, l’UFC-Que-Choisir a analysé des compléments à base de levure de riz rouge. Elle saisit les Autorités sanitaires, sur les risques posés par la vente en libre-service de ces produits et demande que ceux-ci soient soumis à la réglementation spécifique des médicaments.

■Effet sur le cholestérol : 80 % de produits bidon
Huit produits sur dix présentent des teneurs inférieures à celles requises pour affirmer l'efficacité du produit sur la baisse du cholestérol.
■Des substances médicamenteuses voire dangereuses en libre-service
En revanche, la teneur maximale en monacoline K autorisée dans de simples compléments alimentaires ne doit pas dépasser la dose de 10 milligrammes par jour sinon la prescription est obligatoire ! Or, deux produits testés par UFC-Que Choisir (Herbal actives et Nat&Form) dépassent ce dosage et peuvent donc être achetés et consommés en dehors de tout contrôle médical. Plus inquiétant encore, des toxines potentiellement dangereuses pour les reins ont été détectées dans deux compléments.

■Carence sur les contre-indications
Aucun des compléments n’indique correctement les contre-indications, effets indésirables ou interactions qui sont en revanche obligatoires sur les médicaments, parce que ces produits dépendent de la réglementation permissive des compléments alimentaires, alors que nombre d’entre eux devraient relever de la réglementation sur les médicaments.

L’UFC-Que Choisir a donc saisi la Haute autorité de santé et l’Agence nationale de sécurité du médicament pour qu’elles se prononcent sur l’opportunité de rattacher ces produits à la réglementation spécifique aux médicaments plus protectrice pour les consommateurs. En attendant, l'organisme demande à la répression des fraudes de faire retirer toute référence au cholestérol pour les teneurs inférieures à 10 mg de monacoline K, d'interdire la commercialisation pour les teneurs supérieures à cette valeur, et à l’Agence nationale de sécurité sanitaire d’examiner en urgence les risques posés par une utilisation de ces produits sans contrôle médical.

Lu sur Que Choisir