le 06/12/2012 à 05:00 par Sylvie Montaron Bien Public
La grippe est une vaccination saisonnière recommandée en priorité aux plus de 65 ans. Le meilleur moment pour le faire se situe entre octobre et mi-novembre. Photo Archives
Les Français sont insuffisamment vaccinés au regard des objectifs de santé publique. Pour certains, la méfiance s’est installée depuis la vaccination contre l’hépatite B.
La rougeole
La rougeole n’est pas une maladie infantile bénigne car elle peut entraîner de graves complications respiratoires ou neurologiques. Depuis 2008, une épidémie sévit, touchant surtout les bébés de moins d’un an et les adultes de 20 à 29 ans. Elle a explosé en 2011 avec 15 000 cas dont dix mortels. « La situation s’est calmée mais cela ne veut pas dire qu’on n’est pas à la merci d’une nouvelle vague car on garde un réservoir de personnes réceptives. Les ventes de vaccins (Ndlr : combinés avec la rubéole et les oreillons) sont remontées, les médecins généralistes ont bien joué leur rôle. 5 000 malades hospitalisés et 27 encéphalites : ça fait réfléchir ! », commente le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) qui émet des recommandations pour le calendrier vaccinal.
La varicelle
Il n’y a pas de recommandation de vaccination. « Ce n’est pas un problème d’efficacité mais il y a des interrogations sur la durée de la protection : les Etats-Unis ont commencé en 97 avec une dose avant de passer à 2. Et puis, pour que la population soit protégée il faut une couverture de 90 % sinon on déplace l’âge de la maladie vers les adultes où elle est beaucoup plus grave », explique le Pr Floret. La vaccination n’est recommandée que pour certaines personnes dont les femmes qui n’ont pas eu la varicelle et ont un projet de grossesse.
La coqueluche
Elle apparaît par vagues, tous les 4-5 ans. Selon le Pr Floret, la vaccination a permis de faire chuter le nombre de cas de 500 000 à une centaine par an. La première des 3 injections se fait à 2 mois mais avant cet âge l’incidence de la coqueluche reste élevée chez les nourrissons. C’est pourquoi un rappel est recommandé chez les adolescents et une mise à jour des vaccinations chez les futurs parents. Jusqu’en 2006, un vaccin entier très efficace était utilisé mais il a été remplacé en raison de problèmes de tolérance. Le nouveau vaccin semble avoir une durée de protection plus courte qui nécessitera peut-être des rappels plus fréquents à l’avenir.
Les hépatites
Le HCSP « recommande que la vaccination contre l’hépatite B continue de s’appliquer en priorité à tous les nourrissons » et que « le rattrapage » soit poursuivi chez les enfants jusqu’à 15 ans révolus. L’arrivée en 2008 d’un vaccin hexavalent – il protège contre cinq autres maladies – a fait remonter nettement le taux de vaccination : 80 % des bébés de moins d’un an ont aujourd’hui reçu au moins une dose, Les opposants à la vaccination contre l’hépatite B dénoncent avec ce vaccin hexavalent un moyen de vacciner les bébés « à l’insu » des parents.
La vaccination contre l’hépatite A, elle, n’est ciblée que sur des populations à risques.
Les méningites
Le principal facteur de risque de méningite à pneumocoques c’est d’avoir 2 ans », explique Daniel Floret. Le vaccin pneumococcique est recommandé chez les moins de 2 ans.
La vaccination est aussi recommandée contre les infections invasives à Haemophilus influenzae de type b.
Concernant les infections invasives à méningocoques, la vaccination est recommandée contre le méningocoque C chez tous les nourrissons âgés de 12 à 24 mois. Le méningocoque A est rare en France. Quant au vaccin contre le méningocoque B (le plus fréquent), longtemps attendu, sa commercialisation vient tout juste d’être autorisée en Europe. Il est indiqué dès l’âge de 2 mois. Aux autorités sanitaires françaises de décider maintenant si elles l’incluent au calendrier vaccinal.
Les infections à HPV
La vaccination contre les infections à papillomavirus (HPV) dont le cancer du col de l’utérus, est recommandée pour les jeunes filles âgées de 14 ans et en rattrapage chez les 15-23 ans avant qu’elles n’aient eu des rapports sexuels ou dans l’année suivant leurs premiers rapports. Mais la vaccination – qui ne protège pas contre tous les HPV – ne doit pas se substituer au dépistage des lésions par frottis. Si trois doses sont recommandées, une étude indique que deux doses sont peut-être suffisantes.