Une telle conscience sanitaire m'émeut au plus haut point:
La surveillance se resserre autour des pilules de 3e et 4e génération
Créé le 02-01-2013 à 12h45 - Mis à jour à 18h32
Bérénice Rocfort-Giovanni
Par Bérénice Rocfort-Giovanni
Ces contraceptifs ne seront plus remboursés dès avril, annonce Marisol Touraine, alors que trente femmes leur imputent leurs lourds problèmes de santé.
Mots-clés : santé, AVC, pilule, plaintes, contraceptif, 3e génération, 4e génération, phlébites
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Les pilules contraceptives de 3e et 4e générations sont associées à un risque de thrombose veineuse. (L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP)
Les pilules contraceptives de 3e et 4e générations sont associées à un risque de thrombose veineuse. (L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP)
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Un généraliste parisien a prescrit Jasmine à Emilie, 28 ans*, lui promettant "une belle peau, de beaux cheveux et aucune prise de poids"... Comme ses consoeurs répondant aux doux noms de Meliane ou bien encore Melodia, Jasmine fait partie des contraceptifs oraux de 3e et 4e génération, apparus au début des années 2000. Ces pilules étaient censées faire moins grossir et donner moins d’acné que leurs aînées (Adépal, Stédiril etc.), grâce à un dosage hormonal modifié. Mais derrière cette apparente "prouesse" médicale, les effets secondaires encourus sont graves. Dès 2007, la Haute autorité de santé relevait "un risque de complications thrombo-veineuses [des caillots sanguins qui provoquent une phlébite ou une embolie pulmonaire, NDLR] deux fois plus élevé que chez les femmes sous pilules de 2e génération". Les pilules de 3e et 4e génération ne doivent donc être prescrites qu’en second recours.
Surconsommation
Marion Larat, jeune femme de 25 ans aujourd’hui handicapée à 65%, en est persuadée : l’AVC qui l’a frappée est dû à une pilule de troisième génération. Mi-décembre, elle a porté plainte contre Bayer pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine", a révélé "Le Monde", une première en France. Depuis, les langues se délient. Trente autres femmes assurent que leurs lourds problèmes de santé (AVC, embolies pulmonaires, thromboses veineuses, phlébites) sont directement liés à ces pilules dernier cri. Elles s’apprêtent donc, elles aussi, à saisir la justice.
Dès mi-septembre, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait annoncé la fin du remboursement par la Sécurité sociale de ces produits. Initialement prévu pour septembre 2013, le déremboursement interviendra dès le 31 mars, a annoncé la ministre. L'Agence du médicament vient quant à elle de sommer 80.000 généralistes et gynécologues de revoir à la baisse leurs prescriptions. L’enjeu est de taille puisque ces pilules sont sur-consommées, s’inquiète auprès de l'AFP Dominique Maraninchi, le directeur de l’Agence. Deux millions de femmes la prennent. A elles seules, les pilules de 3e génération représentent 50% des contraceptifs utilisés.
Les pilules de 3e et de 4e génération :
Cycleane, Mercilon, Varnoline (Schering Prough), Melodia, Yaz, Diane 35, Jasmine-Jasminelle (Bayer), Minesse (Wyeth), Felixita (Theramex), Carlin, Triafemi, Holgyème (E.k), Lumalia (Pierre Fabre), Evépar (Mylan), Minerva (Biogaran).
(Liste tirée de l’article "Les 58 médicaments dangereux" publié le 13 septembre 2012 dans le "Nouvel Observateur")