Médicaments vendus sur internet : ébauche d'un mode d'emploi

jyt a écrit:

Leclerc à l’assaut

Ca y est ! Vendre des médicaments sur internet, c’est bientôt légal en France. Pour le moment, cela fait surtout débattre dans les milieux concernés par la décision gouvernementale, mais l’impact pour le grand public est potentiellement très important. ...

La Ministre de la Santé a donc pris une ordonnance pour autoriser la mise en vente sur internet des « médicaments de comptoir » (i.e. les médicaments qui sont déjà en libre-accès dans les pharmacies, aussi appelés médicaments OTC).

C’était inévitable. Depuis l’arrêt Doc Morris (CJCE, 2003) et une directive européenne de 2011, on savait que la France allait devoir adapter sa législation avant janvier 2013, sous peine de sanctions. La plupart des pays européens l’ont déjà fait....

... « Le risque de la vente à grande échelle sur Internet est de banaliser le médicament, qui n’est pas un produit de consommation courante » dénonce ainsi la présidente de l’Ordre des pharmaciens.

Le texte de Marisol Touraine encadre pourtant très strictement l’activité et précise que seuls « les pharmaciens ayant obtenu une licence pour créer une officine de pharmacie » pourront procéder à la vente en ligne sur des sites qui devront avoir reçu l’aval de l’Autorité régionale de santé compétente et après déclaration auprès de l’Ordre des pharmaciens.

Pas de libéralisation à tout crin, donc. Les sites internet qui seront autorisés devront obligatoirement être adossés à des pharmacies d’officine qui existent « dans la vraie vie »....

Qu’est-ce donc ..., alors que seuls les pharmaciens d’officine pourront vendre sur le net ? Le net n’est-il pas un canal de vente supplémentaire pour des pharmacies d’officine, dont l’Ordre nous explique régulièrement ... ? L’Ordre ne devrait-il pas se réjouir ... de la vente légale sur internet soit réservé aux pharmaciens d’officine ?

Craintes de perdre un fonds de commerce, de devoir partager avec une nouvelle génération de pharmaciens qui ne se sentiraient plus obligés de racheter à prix d’or les fonds construits par leurs prédécesseurs dans le cadre d’un processus de répartition rendu obsolète par la technologie ?

Somme toute, le métier de pharmacien est bousculé, comme de nombreux métiers, par la révolution internet et le multicanal. Là où des jeunes pharmaciens voient dans ces technologies une opportunité d’accroître le service aux patients...?

A ce stade, et vu les textes...
Un Français sur 10 achète déjà ses médicaments sur internet nous explique une récente enquête de l’IFOP pour l’Institut de recherche anti-contrefaçons de médicaments (IRACM), et 26 % sont prêts à le faire.

L’ambition du gouvernement serait de freiner les ventes de médicaments qui ne présentent pas des garanties de sécurité optimales pour le consommateur. En effet, nos douaniers arrêtent chaque année un nombre considérable de médicaments contrefaits. L’enjeu de santé publique est évident dans cette histoire. En tant que citoyen, patient et intéressé professionnellement par l’avenir de ce secteur, je ne peux que souscrire.

Mais on peut quand même s’interroger. Qu’est-ce qui motive l’achat de médicaments sur internet ?

Première raison : la possibilité de se procurer sans ordonnance, des médicaments délivrés normalement sur prescription. ... On peut penser que la légalisation de la vente sur internet des médicaments OTC ne changera pas grand-chose à cette situation.

Seconde raison : la recherche de prix plus bas... Alors, on comprend que la conséquence de cette décision sera d’instiller un peu de concurrence dans le secteur, avec l’espoir (secret) de faire baisser les prix....

....

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[Edit administrateur : ce forum n'est pas une tribune au profit de l'agitateur de service proférant des contre-vérités qui n'arrangent que lui. Une débat doit rester équilibré - c'est cela la vraie vie]

Heureux de te lire bertrand, la rubrique " Organisation de la partie privée " résevée aux adhérents et relatives aux conditions commerciales
a été ouverte et ne demande qu'à être étoffée.
Elle a été créee car tu as estimé à juste titre que nous n'étions pas assez business qui reste aussi le coeur de notre économie et de notre survie.

Bertrand a écrit:

[...] génériqueur et grossiste.je peaufine ma reflexion., mais le dossier est Trés LOURD !

'tin il va nous sortir quoi encore ? Aïe aïe aïe

Tous renseignements pris, il semble, qu'aprés 5 ans d'existence, le site easyparapharmacie.com , malgré un CA de 5 M, soit tout juste rentable.info, intox, je ne sais pas.Bcp d'investissement, de frais,de travail.
tout ça pour ça ?
Je suis peut etre crétin, mais ce sera sans moi.
Par contre , je reviendrai vers vous concernant génériqueur et grossiste.je peaufine ma reflexion., mais le dossier est Trés LOURD !

C'est peut être un à priori mais mais le modèle ne doit pas être évident à rentabiliser.
Mais attendons, j'en reste pour l'instant sur l'aventure désastreuse de Celesio avec Doc Morris qui avait en plus
les ordonnances.
Ces personnes n'étant pas des manchots......

JP a écrit:

Pour moi, les deux seuls moyens de s'en sortir sont :
1- Soit de monter soi-même un site avec le moins de dépenses possible (exit les chartes graphiques, designer, ...), de le gérer soi-même, et d'assurer un bon référencement dans les moteurs de recherches. Cela nécessite une bonne connaissance du web et des notions d'HMTL et de PHP.
2- Soit d'accepter de perdre de l'argent pendant une dizaine d'année, le temps d'éradiquer tous les concurrents, pour ensuite rafler la mise. Je rappelle à qui veut l'entendre qu'Amazon a été dans le rouge 8 ans avant de dégager le premier euro de profit.

Je ne pense pas que l'on puisse faire un site au rabais et s'abstenir des chartes graphiques.
Les investissements demandent une fois de plus de mutualiser avec au préalable un business plan
qui dicte si on peut y aller.
Si le business plan est bon, d'autres iront donc ne nous laissons pas doubler même si à l'origine, nous sommes contre la vente de médicaments par internet.

J'ai lancé le business plan avec une société de webmasters pour Synaps, on y reviendra sachant
que le projet peut parfaitement être abandonné si non rentable.
Par contre, si on part, ce devra être parfait ( conseil, non cumul des boîtes.... ) et la cyberpharmacie ne vous demandera pas 10%.

Entièrement d'accord avec toi.
Les critères retenus seront toujours le prix et la disponibilité. Certains clients vont certainement rechercher une cyberpharmacie adossée à une pharmacie réelle française. Une fois cette présélection faite, le prix (avec frais de port) et la dispo seront les seuls critères qui permettront de conclure la vente.
Il faudra entrer dans une spirale infernale du prix bas (avec veille tarifaire) pour décrocher du volume qui engendrera de la remise qui permettra du prix bas ... ...
A ce titre, le jeune pharmacien de 24 ans qui a mis en place son marketplace et qui demande 100€ et 10% du CA a eu du flair : lui va gagner de l'argent, mais les e-pharmacies n'en gagneront pas : je trouve sa commission (10% du CA ) plus que déraisonnable.

Pour moi, les deux seuls moyens de s'en sortir sont :
1- Soit de monter soi-même un site avec le moins de dépenses possible (exit les chartes graphiques, designer, ...), de le gérer soi-même, et d'assurer un bon référencement dans les moteurs de recherches. Cela nécessite une bonne connaissance du web et des notions d'HMTL et de PHP.
2- Soit d'accepter de perdre de l'argent pendant une dizaine d'année, le temps d'éradiquer tous les concurrents, pour ensuite rafler la mise. Je rappelle à qui veut l'entendre qu'Amazon a été dans le rouge 8 ans avant de dégager le premier euro de profit.

Guilhem a écrit:

Regardons ce qui se fait aujourd'hui côté marketplaces sur le web .fr ...
.../... Je ne sais pas dans quelle mesure le modèle des marketplaces peut s'appliquer à l'officine. Mais en pratique, ce qui déclenche l'achat sur ce type de site, c'est la disponibilité au meilleur prix. Pour certains achats recherchés mais peu disponibles, c'est intéressant d'être référencé mais pour nos médocs OTC ou notre para disponibles partout en france et en europe ??? Quel prix faudrait-on accorder (en tenant compte des frais de référencement) pour déclencher la vente vu la multitude d'offres ???

Regardons ce qui se fait aujourd'hui côté marketplaces sur le web .fr ...

amason : en dehors des produits de ses propres de dépôts, il existe une multitude de magasins proposant les mêmes produits. La différence est quasiment toujours la même; les produits proposés par les dépôts d'amason sont moins chers et plus disponibles.

pixxmania : en grande perte de vitesse au vu des variations de prix d'un jour à l'autre en fonction du marché - le consommateur a fini par avoir le tournis. Au milieu de ça, les boutiques affiliées pâtissent de la désaffection et de l'effet prix souvent plus chers que les autres grands distributeurs.

fnaq : les magasins affiliés ont des prix régulièrement moins chers mais la disponibilité est plus limitée. Par contre, l'enseigne elle-même s'appuie sur ses multiples magasins pour proposer des services concrets et crédibles, faisant mieux accepter un prix un peu plus cher.

priceminiter, ebayy : le meilleur côtoie le pire, avec un mélange des genres entre occasion et neuf.

Je ne sais pas dans quelle mesure le modèle des marketplaces peut s'appliquer à l'officine. Mais en pratique, ce qui déclenche l'achat sur ce type de site, c'est la disponibilité au meilleur prix. Pour certains achats recherchés mais peu disponibles, c'est intéressant d'être référencé mais pour nos médocs OTC ou notre para disponibles partout en france et en europe ??? Quel prix faudrait-on accorder (en tenant compte des frais de référencement) pour déclencher la vente vu la multitude d'offres ???

[E-pharmacie] Le monde de l'aspirine en pleine effervescence ! - Frenchweb.fr
Lancée officiellement en décembre dernier, la marketplace 1001pharmacies permet aux pharmaciens de vendre sur internet leurs produits de parapharmacie. D’ici quelques jours, ces derniers auront également la possibilité de vendre en ligne des médicaments, grâce à la récente publication d’une ordonnance au Journal Officiel. Décryptage.



Co-fondée par Cédric O’Neill, jeune pharmacien de 24 ans passionné par le web, et Sabine Safi, la plateforme 1001pharmacies propose aux professionnels détenteurs d’une officine physique d’obtenir un espace en ligne pour vendre sur internet leurs produits de parapharmacie.

Après une phase beta de plusieurs semaines, la marketplace compte aujourd’hui 30 pharmacies adhérentes et ne cache pas son ambition de regrouper, à terme, près de 2000 pharmacies sur les 25 000 que compte la France.

Côté business modèle, la plateforme 1001pharmacies a mis en place un système d’abonnement fixe à partir de 99€ par mois et prélève une commission de 10% sur chaque commande.

Afin de développer son activité, la plateforme compte rendre possible, dans les prochains jours, la vente de véritables médicaments sur internet.

Courante dans de nombreux pays européens depuis la publication de l’arrêt DocMorris en 2003, cette activité vient seulement d’obtenir un cadre législatif en France, avec la publication d’un ordonnance au Journal Officiel le 21 décembre dernier.

« Tant que le décret d’application, qui devrait être publié à la fin du mois, n’est pas entré en vigueur, les contours de cette pratique resteront encore très flous » nuance Cédric O’Neill.

Malgré la persistance de cet environnement indécis, les professionnels pourraient tout de même bien être séduits par ce nouveau canal de ventes. En effet, d’après une étude menée par le cabinet Eurostaf, en 2011, le marché européen de la vente de médicaments en ligne a pesé plus d’un milliard d’euros. L’Allemagne serait particulièrement active en la matière.

En France, l’ordonnance précise que seuls les pharmaciens également détenteurs d’une officine physique pourront recourir à Internet. Par ailleurs, seuls les médicaments OTC (Over The Counter), qui désignent les médicaments disponibles en vente libre, pourront être commercialisés en ligne.

Dans cette optique de développement, Cédric O’Neill prévoit de mettre en place une batterie de services annexes, dont un système de drive en pharmacie ou encore la mise en place d’un « symptômes checker » pour faciliter les interactions entre les internautes et les pharmaciens.

En France, contrairement à Cédric O’Neill et Sabine Safi, certains professionnels n’ont pas attendu une prise de position du pouvoir législatif pour se lancer sur ce marché. Deux pharmacies, PharmaGDD.com, située à Caen, et LaSanté.net, située à Villeneuve d’Ascq, proposent depuis novembre dernier une sélection de médicaments sur leur site respectif.

« Leur impact reste local » souligne Cédric O’Neill « alors que 1001pharmacies couvre déjà une dizaine de régions ».

Si les professionnels voient avec Internet un nouveau canal pour booster leurs ventes, ces derniers pourraient néanmoins se retrouver confrontés à la réticence du public.

Selon une étude menée par l’IRACM, en partenariat avec l’Ifop en novembre dernier, seuls 17% des Français seraient prêts à acheter en ligne des médicaments sur prescription. Un pourcentage qui grimpe à 26% concernant les médicaments ne nécessitant pas de prescriptions médicales. Par ailleurs, 61% des sondés se disent très mal informés sur cette activité.

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Paris, le mardi 15 janvier 2013 – Le 19 décembre dernier, le ministre de la Santé, Marisol Touraine créait la surprise. Face à un débat souvent houleux et qui avait entraîné de la part de ses prédécesseurs un très net attentisme, elle décidait de trancher de façon unilatérale et pour beaucoup inattendue. En réalité, l’adoption d’une ordonnance relative à l’autorisation de la commercialisation de médicaments sur internet était une urgence. Car les Etats membres de l’Union européenne avaient jusqu’au 3 janvier 2013 pour transposer une directive européenne sur le sujet.

Plus de 400 médicaments pourront être venus sur la toile
Ce texte qui a suscité la stupéfaction et la désapprobation des syndicats de pharmaciens d’officine et de l’Ordre des pharmaciens s’inspire cependant des conclusions qui avaient pu être tirées des « négociations » ouvertes en la matière par le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Pour sécuriser la dispensation de médicaments sur internet, celle-ci est strictement réservée aux pharmaciens titulaires d’une officine et ne concernera que les produits accessibles sans ordonnance. La liste des médicaments concernés vient d’être dévoilée : elle compte 380 spécialités allopathiques, 38 à base de plantes et 37 homéopathiques.

Les ARS pas prêtes
Outre ces principes directeurs, l’ordonnance décrit les conditions devant être remplies par les pharmaciens pour pouvoir proposer la vente en ligne de médicaments sur leur site. Ils devront au préalable en faire la demande auprès de l’Agence régionale de santé (ARS), instances qui aujourd’hui n’ont nullement organisé de circuit pour répondre à ces requêtes. Or, les ARS ont un délai de deux mois pour répondre : au-delà leur accord tacite est supposé. Ce sésame obtenu (implicitement ou explicitement) , le pharmacien devra en tenir informer le conseil de l’Ordre départemental dont il relève. C’est en effet à l’instance ordinale que reviendra le soin d’établir une liste de tous les sites de pharmacie d’officine dûment autorisés à délivrer des médicaments sur internet ; tandis que la création d’un « label » permettant d’assurer la reconnaissance des portails "officiels" est prévue dans les mois qui viennent. Enfin, derniers pré requis : les pharmaciens devront assurer un strict respect de leur anonymat aux patients les consultant par internet.

Leclerc à l’assaut
Autant d’éléments qui font dire aux opposants à ce dispositif que les pharmacies ne devraient pas être très nombreuses à se lancer à l’assaut de la toile. Pourtant, quelques officines ont déjà franchi le pas, avant même la promulgation du texte, s’appuyant sur le vide juridique en la matière. En outre, le groupe Leclerc est aujourd’hui convaincu que cette nouvelle réglementation pourrait à terme lui permettre d’imposer l’idée selon laquelle ses parapharmacies, gérés par des pharmaciens diplômés, pourraient vendre de véritables médicaments sur la toile.


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