Nouvelle liste des médicaments plus dangereux qu’utiles : publication et réaction
Parallèlement à la publication de son Palmarès des médicaments, la revue Prescrire a publié une liste des médicaments plus dangereux qu’utiles. Le journal a placé certains de ces traitements sur la liste parce qu’ils exposeraient à des risques disproportionnés par rapport à leurs bénéfices, d’autres parce qu’ils sont anciens et que leur utilisation serait dépassée alors que de nouveaux médicaments ont une balance bénéfice-risque plus favorables. Certaines spécialités récentes sont sur cette liste car, au contraire, leur balance bénéfice-risque serait moins favorable que celle d’anciens médicaments. Certains d’entre eux n’auraient tout simplement pas fait la preuve de leur efficacité au-delà de l’effet placebo et qu’ils exposeraient à des dommages disproportionnés. Enfin, parmi les spécialités citées, certaines sont des associations à doses fixes qui cumuleraient l’exposition aux effets indésirables et aux interactions des médicaments qui les composent, sans pour autant apporter de gain notable d’efficacité.
Prescrire estime par ailleurs qu’« en agissant par demi-mesures et en laissant des médicaments plus dangereux qu’utiles sur le marché, les autorités de santé en font pas leur travail de protection des patients ».
Cette publication n’a pas manqué de faire réagir le Leem qui pointe du doigt certaines précisions omises par Prescrire. L’organisme note que la revue a négligé « d’indiquer que la majorité de ces médicaments fait déjà l’objet, soit d’une surveillance spécifique de la part de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ou de l’Agence européenne du médicament (EMA), dans le cadre d’un Plan de gestion des risques (PGR) ; soit d’une réévaluation du rapport bénéfice/risque au niveau européen ou national ; soit a déjà fait l’objet d’une réévaluation par la Haute autorité de santé (HAS). » Le Leem souligne également qu’une telle publication est de nature à semer le doute chez les patients et les professionnels de santé, de même qu’à jeter le discrédit sur l’expertise des autorités sanitaires. Il rappelle également que les médicaments font partie des produits les plus contrôlés et les plus surveillés au monde. Médecins, pharmaciens, patients… tous peuvent des « lanceurs d’alerte ». Le Leem les invite à jouer pleinement ce rôle, sans pour autant se substituer aux autorités sanitaires !
Source : Prescrire, février 2013 ; Leem, 5 février 2013