La nuit du 28 au 29 mars 2012 restera gravée dans l’histoire de la profession.
Au bout de 20 heures de négociations avec l’Assurance maladie et son directeur Frédéric Van Roekeghem,
la profession a enfin réussi à obtenir ce qu’elle espérait depuis plusieurs années.
La nouvelle Convention que la FSPF et les autres syndicats viennent de boucler n’est pas un autre de ces
rapports sans conséquences ; les pharmaciens sont à un tournant historique et ce texte leur
permettra de le négocier dans les meilleures conditions. Je ne suis pas porté sur les petites et les grandes phrases qui rythment
la vie des politiques et des syndicalistes; la réalité se construit avec des actes. Mais s’il n’y avait que six mots à
retenir, ce serait ceux-ci :
les pharmaciens vont changer de métier.
Nous n’avions pas connu de changement aussi fondamental depuis le passagede la préparation à la spécialité.
La maladie est connue : le marché du médicament entraîne dans sa spirale descendante un nombre de plus en plus important de confrères.
Il fallait agir vite et, plutôt que d’ajuster ou moduler, comme certains le suggéraient, nous devions changer radicalement, projeter l’officine au-delà de ses limites naturelles. Je suis fier aujourd’hui de pouvoir vous dire qu’à force d’opiniâtreté, nous y sommes parvenus.
Parmi toutes les nouveautés que contient la Convention,
je n’en citerais qu’une : l’accompagnement thérapeutique.
C’est maintenant acté, les pharmaciens pourront suivre les patients sous traitement anticoagulant dans le cadre officiel d’entretiens en face à face et être rémunérés 40 euros par an pour ce faire. Plus de comptoir entre le professionnel et le malade, cette nouvelle relation sera celle d’un soignant avec un soigné.
Après deux lois et beaucoup de tergiversations, les nouvelles missions sont enfin devenues réalité.
Et cela, sans heurter quiconque, sans délégation de tâches ou autres transferts de compétences, parfois si délétères pour les relations entre professionnels, médecins en tête.
Les pharmaciens ont devant eux un champ vierge d’intervention où ils pourront donner la pleine mesure de leurs compétences.
La place va me manquer pour parler de la rémunération à la performance sur les génériques et de l’introduction d’honoraires dans notre rémunération,
mesures pourtant également inédites. Je ne retiens qu’une chose : pour la première fois peut-être de leur histoire, les pharmaciens sont réellement des professionnels
de santé comme les autres. Je n’ai maintenant qu’une hâte : convaincre les Français, convaincre mes confrères, convaincre les futurs pharmaciens dans les facultés et leurs enseignants, que derrière les paragraphes et les alinéas de cette Convention, votée à l’unanimité par la FSPF, se cache une nouvelle profession.
À vous maintenant de la découvrir et de la faire vivre.
Philippe Gaertner
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
Finalement tout va pour le mieux et encore mieux que cela .
Non seulement , y a plus de problèmes mais en plus nous allons devenir de vrais professionnels de santé ; comme si ce n'était pas le cas avant .
Gaertner notre sauveur adoré .