Mission suivi des AVK qui doit débuter le 01/01/2013

Bonjour,

Plus que les pharmaciens, les biologistes interviennent déjà dans le suivi des AVK, essentiellement pour expliquer à un client les modalités de prise quand il y a une variation brutale du résultat de l'INR.

Le changement de paradigme induit par la loi HPST engendre de nouveaux actes qui étaient déjà pratiqués avant, mais sans rémunération associée. Ces nouveaux actes quand ils rentrent dans la périmètre de compétence du pharmacien ouvrent à rémunération. Les anciens acteurs qui pratiquaient ces actes déjà constitutifs de leur périmètre de pratique et de rémunération voient arriver le pharmacien comme un concurrent qui a réussi à se faire rémunérer ce qu'ils estiment faire "gratuitement". Il n'est pas étonnant qu'il y ait des grincements de dents.

Reste à voir comment ce dispositif sera mis en place. Je ne serais pas étonné qu'il faille obtenir une certification pour prétendre à cette rémunération. C'est en droite ligne du développement professionnel continu. Comment ce système sera-t-il organisé, qui obtiendra le statut de certificateur et comment seront nous certifiés ? Mystère et boule de gomme... cela risque de compliquer encore la mise en route.

Rémi

Suivi des patients sous AVK : les biologistes médicaux veulent participer
Par le biais d’un courrier adressé à l’Assurance maladie et aux syndicats de médecins et de pharmaciens, les biologistes médicaux expriment leur volonté d’intervenir dans la mise en œuvre de la charte de bonne pratique sur le suivi des patients sous AVK. Aujourd’hui, seuls les médecins et les pharmaciens d’officine sont concernés, mais cette situation pourrait changer. En effet, le SBD, premier syndicat de biologistes libéraux, a fait part de sa demande auprès de tous les membres participant d’ores et déjà à cette chartre de bonne pratique. Le SBD se justifie : « les biologistes, responsables de la mesure de l’INR, font partie de l’équipe de soins indispensable au bon suivi des patients placés sous traitement anticoagulant (AVK) ». Par ailleurs, le président du groupe, François BLANCHECOTTE, déclare que « ce rôle médical est inscrit dans l’ordonnance portant réforme de la biologie médicale, qui prévoit une obligation d’interprétation des résultats des examens et implique une participation active des biologistes médicaux au suivi des patients ».
D’après le syndicat, et notamment suite à la réponse de la CSMF, les premiers retours seraient positifs.
Source : Impact Santé, 20 juin 2012

JP a écrit:

[...]Donc la CNAM pompe sur nos marges, et ne redistribue pas ou peu l'argent récolté.[...]

Au vu des résultats des "entretiens" Alianz et consort d'une part, et la réticence plus ou moins argumentée des médecins d'autre part, cet essai est prédictif de ce qu'il va se passer : peu ou pas de suivi, encore moins si la rentabilité n'est pas au RDV.

J'ai une patiente qui a déjà demandé à son médecin (que l'on connait bien et avec qui nous travaillons en bonne entente) de pouvoir avoir un suivi régulier par moi-même; refus du médecin. Au moins, les choses sont claires.
Je reviendrai à la charge dès que les protocoles seront bien en place et financés mais si le médecin n'est pas d'accord, il ne se passera rien.

Personnellement j'étais et je reste opposé à cette réforme car les actes déjà sous évalués, ne seront pas réévalués.
Mais ce qui m'inquiète :
Partons de ta théorie que ce n'est pas rentable, donc que je ne fais pas ce suivi.
La CNAM va tout de même diminuer la marge des pharmaciens sur le médoc pour financer ce suivi que, in fine, peu de pharmaciens vont proposer.
Donc la CNAM pompe sur nos marges, et ne redistribue pas ou peu l'argent récolté.
J'espère que les syndicats ont prévu quelque chose dans la convention pour éviter cela, sinon c'est vraiment fantastique comme on est bon en négociation.

Littlebeetle23 a écrit:

Pour revenir sur ce que vient de dire Vino Veritas, j'ai regardé les dispositifs d'autocontrôle des AVK.
Pour bien faire notre travail, il faudra en posséder pour réaliser des tests au cours de nos 2 entretiens annuels avec chaque patient.
Du coup, j'ai regardé les prix de ce genre d'appareil.
PAHT du lecteur: 900€
PAHT d'une boîte de 24 bandelettes: 90€ (soit 3.75€ HT la bandelette).
Donc cela nous coûtera 7,50€ HT de consommable par an par patient, plus l'amortissement du lecteur. Si un adjoint fait cet entretien par exemple (payé en général environ 20€ de l'heure brut), on se rend compte très rapidement que l'on perdra de l'argent à faire ces entretiens. Si c'est le titulaire qui fait cet entretien, en gros il sera rétribué environ 10€ de l'heure, en gros le SMIC (la panacée)
En sachant qu'une revalorisation ne sera pas rapide, imaginez dans 5 ans, avec des frais de personnel augmenté, ainsi que des frais de consommables augmentés, comme cela va être intéressant.
Mais visiblement, les syndicats sont contents d'eux, pour cet acte qui compensera des pertes de marge!
Pour moi cet acte viendra s'ajouter à notre perte de marge, en nous faisant perdre notre temps.

Je confirme l'analyse et les calculs de Littlebeetle23 : même en misant sur le nombre, c'est une course sans fin à la rentabilité réelle.

Les kinés connaissent la même situation concernant les domiciles : le taux horaire est 2 à 3 fois moindre qu'un exercice en cabinet; c'est pour cette raison que l'on en trouve très peu pour ce faire.

Pour ce qui nous concerne, un non-choix est à faire : à fonds perdus ou rien...

Pour revenir sur ce que vient de dire Vino Veritas, j'ai regardé les dispositifs d'autocontrôle des AVK.
Pour bien faire notre travail, il faudra en posséder pour réaliser des tests au cours de nos 2 entretiens annuels avec chaque patient.
Du coup, j'ai regardé les prix de ce genre d'appareil.
PAHT du lecteur: 900€
PAHT d'une boîte de 24 bandelettes: 90€ (soit 3.75€ HT la bandelette).
Donc cela nous coûtera 7,50€ HT de consommable par an par patient, plus l'amortissement du lecteur. Si un adjoint fait cet entretien par exemple (payé en général environ 20€ de l'heure brut), on se rend compte très rapidement que l'on perdra de l'argent à faire ces entretiens. Si c'est le titulaire qui fait cet entretien, en gros il sera rétribué environ 10€ de l'heure, en gros le SMIC (la panacée)
En sachant qu'une revalorisation ne sera pas rapide, imaginez dans 5 ans, avec des frais de personnel augmenté, ainsi que des frais de consommables augmentés, comme cela va être intéressant.
Mais visiblement, les syndicats sont contents d'eux, pour cet acte qui compensera des pertes de marge!
Pour moi cet acte viendra s'ajouter à notre perte de marge, en nous faisant perdre notre temps.

Vous connaissiez le dextro pour contrôler la glycémie capillaire des patients? Depuis une vingtaine d’années, il existe un test similaire pour la mesure de l’INR.



Les appareil d'autocontrôle de l'INR permettent un contrôle rapide pour les patients
Une goutte de sang au bout du doigt, et le tour est joué ! Pas besoin de se déplacer au laboratoire, pas besoin de trouver un biologiste en urgences le week- end en cas de doute.

« Avec un appareil d’auto-mesure de l’INR, les patients pourraient s’éviter un bon nombre de prises de sang et de déplacements » explique Agnès Palladeau, présidente de l’association avkcontrol.

Seulement voilà : l’appareil, qui est largement utilisé dans le reste de l’Europe, est marginalisé en France, malgré la reconnaissance médicale de son efficacité. Il faut dire que le dispositif n’est pris en charge par la sécurité sociale que pour les enfants.

En France, 1% de la population est sous AVK et selon une étude réalisée par les centres régionaux de pharmacovigilances, 17000 hospitalisations et 4000 décès seraient liés chaque année aux complications hémorragiques de ce type de traitement. « L’auto-contrôle de l’INR pourrait améliorer le suivi des patients », estime Agnès Palladeau.

Car souvent, ces derniers ne connaissent pas les signes annonciateurs d’une complication hémorragique liée au traitement. Si l’utilisation du système prenait de l’ampleur, l’infirmière aurait un rôle à jouer en matière d’éducation thérapeutique, que ce soit en milieu hospitalier ou à domicile, aussi bien pour la prévention des complications que pour la formation à l’auto-contrôle.

Actuellement, les dispositifs et leurs consommables, peuvent normalement être achetés en pharmacie, et ne sont pas remboursés pour les adultes. Mais attention, les patients doivent être formés pour pouvoir les utiliser en toute sécurité.

Patients sous AVK : la CSMF demande un comité de pilotage entre pharmaciens et médecins
Dans un communiqué, la CSMF souhaite la mise en place rapide d’un groupe de pilotage conventionnel interprofessionnel entre pharmaciens et médecins « afin de définir le contenu et les modalités de cette nouvelle forme de coopération, préciser l’étendue des responsabilités et mettre en œuvre une traçabilité des décisions. » Favorable à cette coopération, le syndicat de médecins estime qu’il est temps de formaliser au niveau national et conventionnel les coopérations interprofessionnelles qui existent déjà plus ou moins tacitement entre les médecins et les autres professionnels de santé qui travaillent ensemble dans l’intérêt des patients. Mais le syndicat de préciser que « le médecin doit rester le pilote et le coordonnateur de cette équipe de soins libérale. »