Où partent 26% des jeunes diplômés ?
26%, c’est le pourcentage de pharmaciens ayant obtenu leur diplôme depuis moins de 3 ans qui ne se sont pas inscrits à l’Ordre en 2011. Ce chiffre est en nette augmentation puisqu’en 2010, il était de 20%. Cette évaporation des jeunes diplômés inquiète vivement l’Ordre des pharmaciens. En effet, « une profession qui n’assure pas la relève est une profession en danger » a déclaré Isabelle ADENOT, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Autre chiffre à souligner dans les données démographiques au 1er janvier 2012, le nombre de pharmaciens est en légère baisse : -0,1% par rapport à 2010, soit 73 127 pharmaciens inscrits à l’Ordre. La moyenne d’âge pour l’ensemble de la profession est de 46,1 ans (46,2 ans en 2010) et comme les années précédentes, la profession est à majorité féminine (66% de femmes contre 34% d’hommes).
Si l’on regarde plus en détail les pharmaciens titulaires (section A), on note là aussi une légère baisse des effectifs : -0,4%, soit 27 733 inscrits et 22 080 officines. La moyenne d’âge est de 49,2 ans pour l’ensemble des titulaires, et de 44,5 ans pour les titulaires exerçant en SEL. Là encore, les femmes dominent avec 55% des effectifs. Cette tendance de baisse des effectifs concerne aussi les adjoints (-0,3%).
L’Ordre remarque également une augmentation du nombre de transferts d’officines : 292 en 2011, soit +26% par rapport à 2010. Ces transferts se font en majorité au sein d’une même commune. Quant aux regroupements, l’instance ordinale estime que ce système ne fonctionne pas car il est très difficile de fusionner deux entreprises.
Enfin, l’Ordre constate la fermeture de 141 officines en France l’an passé, ce qui représente une fermeture tous les 3 jours. Bien que convaincu que le nombre de fermetures va s’amplifier dans les prochaines années, l’instance s’inquiète du fait qu’elles ne se font pas « en fonction de critère de santé publique, mais de fragilité économique ». En effet, ce ne sont pas dans les zones surdotées en officines qu’il y a des fermetures, mais dans les zones où les officines ont des difficultés économiques. Toutefois Isabelle ADENOT rappelle qu’à ce jour, il n’y a pas de désert pharmaceutique.
Source : CELTIPHARM, 14 juin 2012