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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]"Par Gaëlle Fleitour - Publié le 18 juillet 2012, à 16h26
Baisser le prix des médicaments génériques pour boucler le budget 2013 de la Sécurité Sociale ? Pas question, assurent les industriels concernés. Qui prédisent un impact sur les emplois en France et sur la qualité des génériques. La polémique sur les médicaments génériques n’en finit plus. Dernier épisode en date, les préconisations de la Cnam (la Caisse nationale d'assurance maladie) pour réaliser 2,2 milliards d’euros d’économies et aider le gouvernement à boucler le budget de la Sécurité sociale 2013.
Car François Hollande l’a affirmé : il veut réduire les prix des médicaments et leur poids dans les dépenses de la Sécurité sociale. La Sécu propose donc de diminuer dès 2013 le prix des génériques, arguant qu’il serait plus élevé en France que dans d'autres pays européens.
Comment ? En portant leur décote à 70 % du prix du médicament original (princeps) contre 60 % depuis la fin 2011. Ou encore en facilitant l'obtention de ristournes auprès des laboratoires par les pharmaciens, qui reverseraient une partie de la différence à la Sécu.
Le spectre de la délocalisation
Le sang des fabricants de médicaments génériques n’a fait qu’un tour. Leur syndicat, le Gemme, dénonce une baisse de prix "irréaliste". Il assure que, contrairement aux déclarations de la CNAM, la situation des prix de ces spécialités est compétitive en France par rapport aux marchés européens comparables. Tout en agitant le spectre de la délocalisation, si ces mesures étaient mises en œuvres…
"Alors que l’industrie du médicament générique produit massivement en France et en Europe (95 % en Europe et 55 % en France) et est créatrice d’emplois industriels depuis le démarrage du marché (12.000 emplois industriels en France), la CNAM, sans avoir étudié l’effet sur l’emploi et les recettes sociales induites, prend le risque de provoquer une délocalisation de la production de ces spécialités", estime le syndicat.
Qui précise que ses adhérents "ont une rentabilité très faible, inférieure à 5 % du chiffre d’affaires au global des sociétés concernées".
Pour les industriels, c’est aussi la qualité de ces copies de médicaments - encore mises en cause il y a peu par l’Académie de Médecine - qui pourrait pâtir d’une pression additionnelle sur le prix. La proposition du Gemme ? S’inspirer de l’Allemagne, où les médecins "ont un budget de prescription au respect impératif et les médicaments génériques représentent plus de 50 % des médicaments délivrés".
En France, un point de prescription supplémentaire dans le répertoire des spécialités génériques représenterait 90 millions d’euros d’économies, assurent les fabricants.
L’Insee au secours de l’industrie des génériques ?
L’étude que vient de publier l’Insee peut-elle venir en soutien au Gemme, qui insiste sur le rôle économique positif joué en France par l’industrie du générique ? Entre 2000 et 2010, le prix "net" de l'ensemble des médicaments, qui correspond à la partie du prix acquittée par le consommateur après prise en charge de tout ou partie du coût pour la Sécurité sociale (hors mutuelles), a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, selon l’Insee.
A cause des franchises sur les boîtes de médicaments, baisses de taux de remboursement, déremboursements... Alors que leurs prix "brut", c'est-à-dire leur prix de marché, a baissé de 1,8 % par an, en raison justement du développement des génériques. Ces derniers représentaient 15 % des ventes fin 2010. "