Suppression de la vignette.

Bonjour,

La disparition de la vignette va conduire à un problème de perception du prix, mais pas tellement pour le patient (90 % n'en ont aucune idée, même pas de l'ordre de grandeur) mais pour nous. Lors d'un changement de prix, la chaine de distribution a un délai d'écoulement des boites à l'ancien vignettage. Comment cela sera-t-il géré sans vignette ? Le stock acheté à un prix X était d'une certaine façon garanti d'un prix de vente en rapport par ce délai d'écoulement. Qu'adviendra-t-il quand il n'y aura plus de vignette ? Au jour dit, on bascule de suite ?

Je suppose que l'obligation d'apposer une étiquette de prix sur les spécialités non remboursable à prescription médicale obligatoire disparaitra.

Reste une chose qui m'agace, c'est l'absence d'une base unique de référence, opposable à tous et donc accessible à tous (au sens de ceux en situation de facturer), mise en place et administrée par l'assurance maladie, tant sur les caractéristiques économiques des médicaments que des enregistrements de numéros FINESS des prescripteurs (et plus si affinités). Cela permettrait de traiter en amont beaucoup de cas de rejets pour prix incorrect, FINESS inconnu, suspension de la prise en charge des prescription d'un prescripteur et autres joyeusetés...

Quant à la stabilité des prix, ceux ci restant fixés par arrêté, la valse saisonnière me parait peu probable, surtout compte tenu de l'inertie énorme de l'assurance maladie.

Rémi

jyt a écrit:

C'est ce que prétends la FSPF alors qu'elle était pour la suppression de la vignette en 2010.......
Je crois que vignette ou pas vignette, ça ne change pas grand chose.

Les patients s'en foute aussi, de toute façon, c'est gratuit.
De plus, je pose la question, c'est de notre intérêt de les sensibilser au coût des médicaments ?????

Personnellement, je trouve que oui c'est dans notre interet.
A plusieurs reprise, je sensibilise les gens sur la stagnation voire la baisse des prix vignettés.
Lorsqu'il ramène pour Cyclamed une boite de Doliprane, je fais parfois remarquer que si tout augmente, le prix des médicaments n'augmente pas voire diminue.
Les gens sont toujours très surpris de cela.
Et quelque fois, cela permet de faire passer un peu mieux l'augmentation de tarif lors du déremboursement.

C'est ce que prétends la FSPF alors qu'elle était pour la suppression de la vignette en 2010.......

Vous connaissez par coeur les prix de vos médicaments ???

Vous vous appercevez qu'environ 800 millions d'euros d'économies sont réalisés tous les ans essentiellement par des baisses de prix des médicaments ?

Je crois que vignette ou pas vignette, ça ne change pas grand chose.

Les patients s'en foute aussi, de toute façon, c'est gratuit.
De plus, je pose la question, c'est de notre intérêt de les sensibilser au coût des médicaments ?????

Quand à agir sur les syndicats, n'y comptez pas, ce sont des baronnies locales imbus de leur paroles et de leur certitudes qui ne vous écouterons même pas.
Laissons les se chamailler, ils sont légitimes et représentatifs, nous devons faire avec et pensons collectivement sur ce forum à notre avenir, voir notre éditorial sur la page d'accueil à paraître cet après midi.

Il faut se défendre en mentionnant qu'il nous a été imposé il y a 3 ou 4 ans de cela, d'imprimer sur l'ordonnance le montant total des médoc ainsi que la part obligatoire. Cela avait pour but, si ma mémoire est bonne, de sensibiliser les patients au cout du médicament alors que le tiers-payant donne l'illusion d'une gratuité.
Remettre un ticket de caisse est une utopie. 90% des gens nous demanderont de le jeter ou ne le liront pas.
Imprimer sur l'ordo ne sert à rien car les gens ne la consulte pas tous les jours.
En revanche, faire figurer le prix sur les boites permet aux gens, lorsqu'ils les manipulent 1-2-3 fois par jour pour prendre leur médoc et qu'ils les ont sous les yeux à table, de mieux percevoir le cout du médicament.
Et il est hors de question qu'on nous demande d'étiquetter les boites, (ou alors avec rémunération ... ça devrait les calmer).

Par conséquent, pour mieux maitriser les dépenses de santé, pour montrer que la santé a un cout, et alors qu'on veut responsabiliser et impliquer les malades dans les dépenses de santé, il apparait indispensable aux yeux des pharmaciens et de leur syndicat, qu'une vignette avec le prix soit toujours présente sur les boites de médicaments.

Les syndicats pourraient par exemple s'inspirer de cette ligne d'attaque.

igor38 a écrit:

Je suis d'accord,
Cela ouvre une nouvelle voie très risquée pour nous....
Ca en plus les honoraires non revalorisables (faut pas se leurrer...). Bon courage à nous tous, il va falloir avoir les reins solides.
Malheureusement je voit pas trop nos syndicats avoir le pourvoir de dire non, j'aimerai me tromper.

Je suis d'accord,

Cela ouvre une nouvelle voie très risquée pour nous....
Ca en plus les honoraires non revalorisables (faut pas se leurrer...). Bon courage à nous tous, il va falloir avoir les reins solides.

Malheureusement je voit pas trop nos syndicats avoir le pourvoir de dire non, j'aimerai me tromper.

cepe a écrit:

[...]En outre, ce système simplifie l'utilisation du prix du médicament comme outil de régulation de la dépense pharmaceutique collective, avantage important dans la situation présente.[...]

Personne ne pipe mot sur ce statement. Moi, je trouve ça monstrueux. Vous dormez ou quoi ?

Vous savez ce que cela me rappelle ? Les étiquettes électronique en GMS : le matin jusqu'à 11:00, les prix, c'est plus; de 11:00 à 16:00, c'est moins; de 16:00 à 21:00, c'est beaucoup plus. Dans notre cas, c'est le même principe : en septembre, c'est plus d'économies, en février, c'est un peu plus d'économies et en juin, quand l'ondam est respecté mais que ce n'est pas assez, c'est encore plus d'économies.

Le changement, c'est maintenant.

Le rapport de l'IGAS sur les modalités techniques et financières de la suppression de la vignette pharmaceutique
10/10/12 - Ce rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, publié sur son site le 1er octobre 2012, est issu d'une large consultation des parties intéressées (Etat, Assurance maladie, professionnels du médicament et de l'informatique officinale). Il s'appuie sur un examen approfondi de la situation dans les Etats de l'UE. Envisagée dès 1999, cette mesure de simplification est programmée, en droit, pour la fin de l'année 2012, la disposition réglementaire portant la vignette cessant de produire ses effets à cette date. L'Inspection propose les grandes lignes du système amené à remplacer la vignette, qui n'a pas été défini à ce jour. Ce changement passe par l'abandon de toute mention du prix sur la boîte de médicament. Les prix seraient dès lors appelés sur des bases de données embarquées sur le poste informatique de l'officine. En outre, ce système simplifie l'utilisation du prix du médicament comme outil de régulation de la dépense pharmaceutique collective, avantage important dans la situation présente. Le pharmacien aura l'obligation de remettre au patient une facture détaillée sur papier, avec le prix et le taux de remboursement, indiqués jusqu'ici en clair sur la vignette, imprimée au dos de l'ordonnance conservée par le patient. Le rapport suggère en outre l'actualisation d'un certain nombre de dispositions régissant l'information du patient, notamment l'introduction de la mention du caractère remboursable ou non du médicament sur la boîte ou encore de la mention du service médical rendu sur la boîte ou la notice du médicament. Dans le même esprit, une base informative publique et gratuite devrait être créée, consultable également sur smartphone. L'obstacle résiduel à une suppression de la vignette est d'ordre technique, mais il est surmontable pour la mission. Il a trait à l'équipement, à la fois logiciel et matériel, des quelque 23 000 pharmacies françaises, les caisses d'assurance maladie étant quant à elles à niveau en matière logicielle mais devant être pourvues de lecteurs optiques. Le rapport formule des propositions à même d'accélérer l'évolution du parc logiciel, en supprimant notamment toute aide financière aux feuilles de soins qui ne seraient plus au format requis au 1er janvier 2013 et en arrêtant toute mise à jour des versions antérieures de SESAM-Vitale.