Déficit de la Sécurité sociale : la crise a bon dos
Publié le 09/09/2011
Paris, le vendredi 9 septembre 2011 – La crise économique n’est pas une bonne nouvelle mais c’est une bonne excuse. Pour justifier les déficits de plus en plus creusés de l’ensemble des comptes sociaux, les pouvoirs publics ont eu tôt de fait de renvoyer la faute sur le contexte économique global. La Cour des comptes nuance cependant l’exactitude de cette analyse dans son rapport annuel consacré à la Sécurité sociale. « Le niveau exceptionnellement élevé des déficits ne s'explique que partiellement par la crise économique. Moins de la moitié de celui du régime général provient de la faiblesse de la conjoncture » peut-on en effet lire sous la plume des magistrats de la rue Cambon. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas de mots assez durs pour décrire cette dette assimilée tour à tour à un poison et à un produit toxique. « La Cour renouvelle un message qui n'est pas nouveau mais compte tenu du caractère durable de ces déficits, nous alertons pour faire en sorte que des mesures de désintoxication puissent être prises le plus rapidement possible » a ainsi souligné Didier Migaud président de l’instance. Des pistes d’économie sont par ailleurs dessinées par la Cour concernant notamment l’assurance maladie. Une consommation jugée trop importante de médicaments, des critères de fixation des prix pas assez rigoureux et une maîtrise des dépenses trop faible à l’hôpital sont notamment pointées du doigt.