Paris, le vendredi 25 janvier 2013 – Parfois, les années se suivent et ne se ressemblent pas et certains en sont heureux. Début 2012, le bilan affiché par les médicaments génériques était décevant. Après une constante progression depuis 2002, le marché montrait en effet pour la première fois un recul de 3 % : 614 millions de boîtes s’étaient écoulées en 2011 contre 630 millions l’année précédente. Les raisons de cette évolution paraissaient multiples. L’arrivée de nouvelles molécules pouvait notamment avoir une incidence sur la part des médicaments génériques, tandis que le contexte généralisé de diminution des prescriptions rejaillissait naturellement également sur les copies. Mais, l’essoufflement d’un volontarisme plus marqué au début du nouveau siècle était également mis en avant. De fait, le taux de substitution après avoir caracolé au dessus de 80 % en 2009 ne dépassait plus en 2011 les 68 %.
Un impressionnant renversement de tendances
Des résultats qui dès le début de l’année nourrirent les appels à la mobilisation. En premier lieu, ces messages matraqués semblèrent produire l’effet inverse à celui escompté : au printemps le taux de substitution n’avait jamais été aussi bas, tant les informations autour des génériques paraissaient contradictoires et parfois exemptes de nuance. Mais la fin de l’année vit se renverser la tendance avec la réactivation par l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) du dispositif conditionnant la pratique du tiers payant à l’acceptation de la substitution par un générique (sauf cas spécifiques). Ce système renversa immédiatement la tendance, tant et si bien qu’à la fin du mois de décembre, le taux de substitution flirtait avec les 80 % et atteignait même les 83,7 % au 2 janvier. Une évolution rapide qui n’a pas été sans conséquence sur le marché des génériques qui est reparti lui aussi à la hausse. Avec 675 millions de boîtes vendues, il s’est ainsi accru de 9,5 % par rapport à 2012 et dépasse nettement le niveau de 2011. Aujourd’hui, les médicaments génériques représentent « 26,66 % du marché pharmaceutique remboursable » indiquent les représentants des fabricants de médicaments génériques en France, tandis que l’Assurance maladie a engrangé 200 millions d’euros d’économies supplémentaires au second semestre 2012.
Existe-t-il encore des marges de progression ?
Une telle tendance pourra-t-elle encore longtemps s’imposer ? Les spécialistes des génériques en sont convaincus qui font valoir que dans certains pays, les « copies » représentent au moins 50 % du marché pharmaceutique remboursable, ce qui confirme l’existence d’une marge de progression. Les rapports se sont d’ailleurs multipliés cette année pour évoquer les mesures qui pourraient être prises pour faire encore croître les médicaments génériques : les baisses de prix et l’augmentation de la prescription dans le répertoire des génériques ayant été les plus fréquemment développées.