- Citation :
- Télémédecine aussi une solution pour traiter les délais ?
Je pense que la réponse est à nuancer.
La télémédecine existe depuis un paquet d'années aux US et au canada pour 2 raisons sensiblement différentes.
Aux US, la téléconsultation, le télédiagnostic voire la téléconférence de staff existe depuis longtemps car l'hopital est le lieu privilégié "d'action" à opposer à nos structures de pompiers et de SAMU qui "déplacent" le plateau technique sur le lieu d'intervention. Ainsi, les gardes et les jours fériés, un interne voire un chef de clinique fait appel à des spécialites délocalisés (en général loin pour que ces spécialistes soient en pleine journée de travail du fait du décalage horaire) pour l'aider au diagnostic voire à la conduite à tenir. D'où le développement précoce de ce type d'activité là-bas.
Au canada, ce sont les conditions climatiques qui ont amené la société à développer ce type "d'organisation" afin d'assurer une continuité dans le suivi voire les soins de la population.
Donc, oui techniquement des solutions existent et sont efficientes afin de répondre à un besoin de télé-médecine. Pour autant, avons nous des contraintes ou une organisation des structures de santé qui pousse à la télé-médecine, ce n'est pas sûr : il y aura toujours aussi peu de médecins ou d'infirmières français. Certes le médecin peut gagner du temps donc augmenter son nombre de consultations avec des systèmes à distance mais encore faut-il des infrastructures adaptées là où il y en a besoin, c'est à dire là où le coût est le plus élevé (campagne , montagne etc...).
Si c'est pour remplacer les spécialistes ou les urgences du fait d'un délai d'attente trop long, oui, s'adresser à des médecins - étrangers ou non - est techniquement possible. Mais qui finance ? apparemment pas le patient qui préfére renoncer au soins. Pour quel rentabilité si des soins sont tout de même à prodiguer ? Avec la crise de la dette, la société française en a-t-elle les moyens d'investir dans des infrastructures délocalisées correctement réparties sur le territoire ou il y-a-t-il des choix à faire et si oui, qui les fera ? Autant des questions que soulèvent cette étude publiée qui laisse le lecteur sur sa faim : hop ! l'article balance une patate chaude mais surtout, il ne donne pas d'idées ou de pistes de solutions pour résoudre la question...