[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]" Présidentielle 2012 par Catherine Le Borgne et Catherine Holue le 02-03-2012
Protection sociale, organisation du système de soins, désertification, rémunération, etc… Coup de projecteurs sur les programmes de Nicolas Sarkozy (UMP), François Hollande (PS) François Bayrou (Modem) et Marine Le Pen (FN) , à un mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle (à l’heure d ’écrire ces lignes, Marine Le Pen n’était pas assurée d’avoir les 500 signatures nécessaires pour pouvoir présenter sa candidature). Nicolas Sarkozy (UMP)
•Protection sociale
Elargissement du financement de la protection sociale, par le biais de la TVA sociale qui permet d’alléger la charge pesant sur le travail. Mise en place d’un Haut conseil pour le financement de la protection sociale, qui devra évaluer l’impact de cette réforme et faire des propositions pour l’avenir. Poursuite de la politique de maîtrise de dépenses et de lutte contre la fraude ou de la prescription excessive d’arrêts de travail.
•Organisation du système de soins, médecine de proximité, accès aux soins, démographie médicale
Recentrage du système vers la médecine de proximité, et renforcement de la filière médecine générale, avec généralisation des stages en cabinets de ville. Il faut poursuivre le décloisonnement entre la ville et l’hôpital, ce dernier devant se consacrer à la prise en charge des pathologies aigues, dans le cadre de la loi Hôpital, patients, santé et territoire (Hpst) et dans la « stabilité des règles du jeu ». Maillage du territoire par des maisons de santé pluridisciplinaires (250 construites, 500 projets dans le cadre de la loi Hpst) et coopérations entre professionnels de santé selon un protocole validé par la Haute autorité de santé, régulièrement évalué. La liberté d’installation reste de mise, les installations en zones désertifiées étant encouragées par des mesures incitatives, tout comme la poursuite de l’activité après l’âge de départ à la retraite et une augmentation du numerus clausus. Le secteur optionnel sera accessible aux médecins du secteur 2, l’Ordre et la caisse nationale d’assurance maladie, étant priés de se pencher sur le sort des médecins qui pratiquent des dépassements d’honoraires allant au-delà du tact et mesure. La politique de simplification administrative sera poursuivie.
•Rémunération
Le paiement à l’acte reste le socle, sur lequel repose une portion de paiement forfaitaire et une autre de paiement à la performance, issu de la convention 2011. Ce qui permet d’avancer vers une plus grande informatisation du corps médical, et l’e santé.
•Santé publique, prévention
La prévention, l’éducation sanitaire sont encouragés par la mise en place du paiement à la performance, une consultation longue pour les patients atteints de pathologies neuro dégénératives
•Divers, bioétique
Soutien à la loi Leonetti sur la fin de vie ; opposition formelle au mariage homosexuel et à de nouvelles avancées concernant notamment les recherches sur le cellules souches embryonnaires, dans le cadre de la Loi de bioéthique. Nouveaux droits pour les patients.
François Hollande (PS)
•Protection sociale
Le Parti socialiste est opposé à la mise en place de la TVA sociale. Il préconise la poursuite de la politique de maîtrise des dépenses de santé, et pour prévenir le déremboursement constant des soins de santé, préconise une politique en trois orientations : "mieux prévenir, mieux guérir et mieux garantir".
•Organisation du système de santé, médecine de proximité, accès aux soins, démographie médicale
Le PS veut rétablir le service public hospitalier en mettant fin au principe de convergence tarifaire entre le public et le privé, en mettant en place un nouveau pacte social négocié à l’hôpital, qui sera mieux coordonné avec le secteur médico-social et la médecine de ville. Il veut encore mieux organiser la médecine de proximité en changeant le modèle universitaire actuel trop centré sur le système hospitalier. Les socialistes veulent une approche territorialisée de la santé. A partir de ces lieux de vie, la coordination du parcours de santé et de soins du patient se mettra en place. "Aucun territoire de santé ne doit être à plus de 30 minutes d’un centre permettant une prise en charge de l’urgence".
Les installations nouvelles de médecins en secteur 2 doivent être limitées dans les zones surdenses, après négociations. Les dépassements d’honoraires seront autoritairement régulés avec un encadrement des dépassements d’honoraires par spécialité et par région.
•Rémunération
Les modes de rémunération vont évoluer. Au-delà du paiement à l’acte, la part de la rémunération forfaitaire va s’accroître pour prendre en compte la prévention, la valorisation de la qualité, ainsi que la proximité.
•Santé publique, prévention
Le plan Alzheimer et le plan Cancer seront reconduits. Dans le cadre du plan de création de 60 000 postes sur cinq ans, une partie "significative" sera affectée à la prévention et à la médecine scolaire.
Politique de santé publique pour l’enfant et l’adolescent sur le thème de l’obésité avec la mise en place d'une conférence sur l’alimentation, réunissant tous les acteurs concernés. Réorganisation également dans chaque territoire, du système de soins autour de la personne en perte d’autonomie. Loi sur la santé mentale et plan santé dans les milieux de l’incarcération.
•Bioéthique, divers
Renforcement du droit des patients, révision des lois de bioéthiques afin de permettre notamment la recherche sur les cellules souches embryonnaires. "Les chercheurs le réclament" a déclaré le candidat en se référant au regard de la France en matière de recherche au départ de doctorants pour l’étranger. Le mariage des homosexuels sera institué, tout comme une loi sur le droit à mourir dans la dignité.
François Bayrou (MODEM)
•Protection sociale
Equilibre obligatoire des régimes de protection sociale. Projet de mise en place d’un "bouclier de santé", associant le régime général et les organismes de protection complémentaire, pour assurer environ 80 % de remboursement de soins de santé. Des exemples seraient également à prendre du côté du régime Alsace-Moselle, géré paritairement et qui demeure excédentaire tout en proposant une prise en charge à pratiquement 100 % des soins de santé.
•Organisation du système de santé, médecine de proximité, accès aux soins, démographie médicale
Les études de médecine doivent s’ouvrir à d’autres formations que strictement scientifiques. Elargissement "temporaire de numerus clausus là où on en aura le plus besoin", faire évoluer l’examen classant vers un internat par grandes régions permettant de mieux ajuster les postes aux besoins locaux, et proposer un engagement à exercer dans la grande région d’origine de chaque étudiant pendant au moins cinq ans.
Plein feu sur la médecine de proximité et politique active de suppression des déserts médicaux, maisons médicales pour les urgences en amont des urgences hospitalières, coopération entre professionnels de santé dans des maisons pluriprofessionnelles, maillage du territoire par des réseaux de santé. Le Modem veut mettre en terme aux fermetures des petites maternités ou petits établissements hospitaliers et calculer différemment leurs seuils d’activité.
Le Modem revendique également l’équité entre les territoires et une remise en cause de la loi Hpst "qui a entraîné une profonde démotivation des professionnels à l’hôpital".
•Rémunération
Plusieurs modes de rémunération vont cohabiter : paiement à l’acte, forfait et salariat. La forfaitisation devant être utilisée pour les missions de santé publique, de coordination et de prise en charge des pathologies chroniques.
•Santé publique, prévention
Pour prévenir les scandales sanitaires, création d’une autorité indépendante chargée de l’alerte et constituée d’experts indépendants. Cette autorité pourrait être saisie par les patients, les praticiens, les pharmaciens et serait perpétuellement en état de vigilance.
•Bioéthique, divers
La loi Leonetti sur la fin de vie est insuffisamment connue. Il faut la faire connaître dans les milieux hospitaliers et libéraux.
Marine Le Pen (FN)
•Protection sociale
Réserver la priorité aux Français en matière de protection sociale.
•Organisation du système de santé, médecine de proximité, accès aux soins, démographie médicale
Garantir un maillage complet de l’offre de soins. Raccourcir et centrer les études médicales "qui doivent préparer de futurs médecins français de qualité", sur le cœur du métier à venir. Cycle de base de 7 ans minimum, suivi par un passage le plus rapide possible au terrain et à l’apprentissage. Les stages sont privilégiés dès la 2èmeannée et en ambulatoire dès la 4èmeannée, avec cursus en psychologie et relations humaines précoce, et gestion de cabinet en fin de cycle. Ouverture des études de médecine aux filières littéraires et scientifiques. Il faut stopper la dévalorisation de la médecine qui est en train d’être inscrite dans les projets d’études françaises, "à l’instar du mauvais niveau de certaines filières étrangères." Libéralisation totale du numerus clausus durant un cycle de sept ans "jusqu’à un taux de renouvellement qui s’équilibre avec les besoins de la population". Plus de soumission, comme le fait la loi Hpst, du secteur privé et ambulatoire au contrôle de l’hôpital.
Grande politique d’aménagement du territoire pour lutter contre les déserts ruraux, avec réinstallation des services publics et politique de ré-industrialisation.
•Rémunération
Le paiement à l’acte est fondamental dans la relation contractuelle patient-professionnel de santé. Le problème des dépassements d’honoraires est un faux problème, lié à celui du niveau des honoraires insuffisant des professions de santé. Un mode de paiement direct, différé, novateur et indolore pour tous nos concitoyens précarisés est "tout à fait envisageable".
•Ethique
Remise en cause du remboursement des IVG "de confort". Mise en place de l’adoption prénatale proposée aux futures mères qui souhaitaient avorter. Celles-ci pourront à la place, proposer leur enfant à l’adoption à un couple qu’elles auront rencontré durant leur grossesse.
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No comment.