Médicaments, hôpital : la rigueur concernera aussi les dépenses de santé
Par Vincent Collen | 04/07 | 11:54 | mis à jour à 18:46 Les Echos
Les dépenses d'assurance-maladie ne devront pas progresser de plus de 2,7 % en 2013, comme cette année, annonce le gouvernement. Ce qui implique un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros.
Rigueur oblige, l'alternance politique ne marquera aucun changement pour le budget de l'assurance-maladie. Les dépenses de santé remboursées par la Sécurité sociale devront progresser au maximum de 2,7 % l'an prochain, a annoncé mercredi Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au Budget. C'est, à la virgule près, la même progression que celle qui est prévue pour cette année.
Le gouvernement Fillon a fixé un objectif de 2,5 % pour 2012, mais dans les faits on atteindrait 2,7 % selon la Cour des comptes. Pour 2014 et 2015, Jérôme Cahuzac a évoqué mercredi une hausse encore plus faible, de 2,5 %. Cela compromet l'engagement de François Hollande, qui avait évoqué une hausse de 3 % par an en moyenne pendant le quinquennat. Mais les objectifs du gouvernement sur les dépenses publiques ont été durcis entre temps. La CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, a estimé que cette promesse n'était d'ores et déjà « pas tenue ».
Baisse du prix des médicaments
La rigueur règne donc bien sur la Sécurité sociale, dont le budget pour 2013 s'inscrit dans la stricte continuité des années précédentes. La progression « naturelle » des dépenses de santé, liée à l'augmentation de la population, au vieillissement et au développement des maladies chroniques comme le diabète, est d'environ 4 %. Brider la hausse à 2,7 % impliquera donc un plan d'économies massif, supérieur à 2 milliards d'euros, comme c'était déjà le cas chaque année sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Les mesures précises seront arrêtées à l'automne, mais le rapport diffusé mercredi par Bercy dévoile déjà les grandes orientations. L'effort portera en particulier sur le médicament. Le document évoque « un renforcement des baisses de prix, avec une attention particulière sur les prix des médicaments génériques » et « des actions visant à la maîtrise des prescriptions ».
Cela ne sera pas facile. Le gouvernement Fillon a déjà fait porter un effort massif au secteur pharmaceutique cette année, à hauteur de 1 milliard d'euros. Et faire reculer la consommation des produits de santé n'est pas aisée, car elle implique un changement de comportement des patients et des médecins prescripteurs.