« L’explosion du marché ne fait pas que des heureux ! » C'est le constat que fait la société de conseil Médian Conseil dans sa dernière étude sur le développement des sites de vente de parapharmacie en ligne.
Le marché de la parapharmacie en ligne représente environ 65 millions d'euros, soit un peu moins de 2 % du mar-ché total de la parapharmacie (pharmacies + parapharmacies + sites internet). Il a progressé de 85 % en 2 ans et il devrait se développer fortement pour atteindre 4% à 9% du marché total dans 5 ans, selon les différentes hypothèses utilisées. « Ce marché se développe plus vite que le e-commerce en France (environ 20% par an), refaisant ainsi une partie de son retard », diagnostique Médian Conseil.
Qui distingue 4 types de site de ventes en ligne :
•les leaders ou euphoriques (plus de 5 M €),
•les challengers ou espoirs (plus de 1 M €) croissants mais encore fragiles,
•les moyens ou problématiques (entre 300 000 € et 1 M €) en stagnation ou en baisse, dont la légitimité sur ce marché pose question,
•les petits ou anecdotiques (moins de 100 000 €), sans avenir aucun.
Le CA de la parapharmacie en ligne est concentré sur 28 sites (11 % du nombre des sites) qui réalisent 76% des ventes. Les sites moyens ou petits représentent 89 % du nombre de sites et seulement 34 % des ventes. « Les sites de parapharmacie qualifiés de petits ou moyens ne sont généralement pas rentables, relève Médian Conseil. Leur marge n’est pas suffisante pour payer leur frais de communication et les frais d’envois. Leur structure économique est fragile et leurs clients devraient vérifier leur solvabilité ».
Le marché compte environ 250 sites internet de vente de parapharmacie en France multiproduits et multifabricants, contre 180 sites en 2010 (hors sites issus de la parfumerie et sites spécifiques des fabricants et des enseignes). Les deux plus importants étant Lecomptoirsanté, du groupe C Discount (ex Pharmadiscount) et Easyparapharmacie. « 57% des sites sont adossés à des pharmacies. Les autres sont liés à des parapharmacies ou sont des sites d’indépendants non adossés à un point de vente (ou pure players) ».
La motivation première des acheteurs continue d'être, comme en 2010, la praticité (« je peux acheter 24h/24h » pour 64% des acheteurs), loin devant la recherche du prix le plus bas (« les prix sont moins élevés sur internet » pour 37% des acheteurs).
Selon Médian Conseil, les pharmaciens ont des atouts à faire valoir sur ce marché : la possession du stock, la connaissance des produits, un personnel disponible, la possibilité d’afficher le nom de la pharmacie, l’aspect rassurant, et la capacité à (bien) acheter dans le cas où ils ont une grosse pharmacie. « Cet aspect est fondamental car, pour vendre bon marché, il faut bien acheter, rappelle l'étude ! Leur handicap principal est cependant l’ignorance du monde d’internet et des règles régissant les sites en ligne : logiciel de gestion de contenu, campagnes de communication, fixation des prix, ergonomie des sites, fidélisation des clients. Leur capacité à communiquer sur leurs sites reste ambigüe au regard des différentes pratiques existantes et de la législation », conclut l'étude.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]