Les consommateurs ignorent que 80 % des génériques sont importés d’Asie. Un sondage publié aujourd’hui atteste d’une perte de confiance dans ces médicaments.
Marc Payet | Publié le 10.12.2012, 07h04 Le Parisien
Alors que, pour des raisons de coût, le principe actif de nombreux médicaments comme le paracétamol est désormais fabriqué à l’étranger, les Français font de moins en moins confiance aux médicaments génériques. |
Les Français ont moins confiance dans les médicaments génériques, selon une enquête d’opinion qui paraît aujourd’hui. C’est probablement dû à une nouvelle loi qui les contraint à avancer l’argent s’ils tiennent absolument à acheter un médicament de marque.
Mais les éléments recueillis au cours de cette enquête auprès de différents professionnels de santé montrent que le problème est plus profond.
Du fait de la mondialisation, la production de matières premières, essentielle à la fabrication des médicaments, s’est complètement recentrée sur l’Asie. Et les génériques, ces copies des médicaments de marque, sont tout particulièrement concernés.
« On estime que 80% des principes actifs des génériques sont maintenant faits en Chine et en Inde, contre 50% pour les princeps. Il s’agit d’un changement majeur survenu au cours des vingt dernières années », nous explique David Simonnet, directeur général du groupe français Axyntis, un industriel fabriquant des principes actifs en France, qui s’appuie sur des données de la Direction européenne de la qualité du médicament.
Le problème, détaillent les sources contactées, c’est que les milliers de sites de production chinois et indiens sont très peu contrôlés. La Direction européenne de la qualité du médicament, selon ses propres données, n’a mené en 2011 que 18 inspections en Asie, qui ont abouti à la suspension d’autorisation de 29 sites. Or, des médecins en France sont confrontés en ce moment à une moindre efficacité des traitements de leurs patients, notamment de l’antibiotique vancomycine, produit dont la matière première est partiellement fabriquée en Chine, sur des sites non inspectés. CQFD.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, à ce jour, le grand public n’a pas les moyens de savoir d’où viennent les matières premières qui ont servi à fabriquer son médicament. Seul le nom du « titulaire et exploitant » figure sur l’emballage. C’est pour cela que la présidente d’une grande association de malades demande, dans nos colonnes (lire l’interview page 3), que la règle change et qu’une étiquette mentionne dorénavant d’où viennent les principales matières premières entrant dans la composition des médicaments. Une vraie révolution.
Lire la suite de notre dossier dans l'édition de ce jour du Parisien/Aujourd'hui en France.
Notre question du jour : Faut-il indiquer le lieu de fabrication des médicaments sur les boîtes ?
Le Parisien