Honoraires vs déremboursements

sophie a écrit:

Oui mais les opticiens ne pratiquent pas le tiers payant ????

Les patients ont une feuille de soin et ont la mauvaise nouvelle du faible remboursement que quelques semaines après ???

A Paris certains pratiquent le tiers payant, d'autres pas.

Il y a 2 techniques pour camoufler le reste à charge :

- soit l'opticien pratique le tiers payant mais ne dit rien; vous demandant le solde, si cela vous étonne, il vous dit qu'il a préparé tous les papiers pour se faire rembourser au mieux sécu + mutuelle (ce qui est vrai en soi);

- soit l'opticien ne pratique pas le tiers payant et vous dit avec un grand sourire qu'il a préparé tous les papiers pour se faire rembourser au mieux sécu + mutuelle (ce qui est vrai en soi).

Si vous ne posez pas explicitement la question de la part réellement remboursée, vous serez surpris.

C'est comme un médecin généraliste à Paris : à la fin de la consultation, il demande 23 euros. Tout content, le patient se dit: "23 euros, c'est le tarif sécu - super !". Hé bien nan : le médecin a passé la CV en tiers payant et les 23 euros payés, c'est du dépassement. Plein de malades ne vérifient pas alors le médecin en profite...

Oui mais les opticiens ne pratiquent pas le tiers payant ????

Les patients ont une feuille de soin et ont la mauvaise nouvelle du faible remboursement que quelques semaines après ???

Très judicieux et ne miser que sur des honoraires SUPPLEMENTAIRES pour des missions rémunérées par la SS dans le but de limiter des actes ou futurs actes inutiles ( exemple du dépistage ).

Attention à vos politiques de prix qui devront être sélectives et SURTOUT à vos politiques d'achats et inutile de vous dire que désacraliser le Pharmacie, en faire un espace santé pour les malades et les biens portants ainsi que développer l'automédication, c'est un travail de longue haleine.

Vous avez sans doute remarqué que les opticiens se multiplient en ville et que dans le même temps, de plus en plus de français renoncent aux soins dentaires et à l'optique.

Je me suis posé la question et la réponse est facile à trouver : le prix accepté pour des lunettes est aujourd'hui de plusieurs centaines d'euros quand la fabrication et le cout de distribution est de quelques dizaines. Côté sécu une dizaine d'euros de remboursement et côté mutuelle, 3 ou 400 euros de remboursement pas an maxi. Donc pour des lunettes standard, une bonne prise en charge secu+mut et pour des verres vari..., plusieurs cetaines d'euros de dépassement. Idem pour les dentistes.

La tendance est donc de plus en plus à un surcoût accepté par les patients car quaiment non remboursé sécu.

Appliqué à la pharmacie, je me pose la question de l'intérêt de la course à l'honoraire car le tendance globale est aux déremboursements plutôt qu'à une bascule vers les honoraires : le gouvernement a tout intérêt à favoriser la fin du remboursement plutôt que remplacer un coût par un autre. Ce n'est pas une volonté affichée du gouvernement (quoique...) ni un désir de telle ou telle profession mais une obligation pour diminuer les déficits.

Dans le même temps, les patients acceptent de plus en plus de payer des médicaments qui les soignent, faisant abstraction du discours politique disant que les médicaments déremboursés ou peu remboursés sont inefficaces.

Nous Pharmaciens avons donc plus intérêt à présenter une offre raisonnable (prix/efficatité) de médicaments déremboursés car la tendance est inéluctable (comme en optique ou en dentaire) plutôt que de miser un maximum de moyens sur les honoraires qui ne compenseront qu'en (petite) partie les baisses de prix et les déremboursements. Certes globalement, les chiffres d'affaires vont diminuer doucement mais surement; cependant la rentabilité se maintiendra.