Pharmacien et télésanté : une longue histoire à écrire pour une évolution nécessaire ?

Pharmacien et télésanté : une longue histoire à écrire pour une évolution nécessaire ?
Avec le développement des smartphones et des tablettes dans notre société, l’ « e-santé » prend une place grandissante. Le congrès « M-health » qui s’est déroulé du 15 au 16 novembre a été l’occasion de présenter un échantillon des outils et nouvelles applications de la santé à l’usage des professionnels de santé et des patients pour aider à la prévention ou à la prise en charge, mais également le cadre légal, parfois insuffisant, qui les entourent. Dans une table ronde sur le thème « Vision de la HAS et des pharmaciens sur le M-Health : quels besoins ? Quelles pistes d’évolution ? », Gilles BONNEFOND, président de l’USPO, a mis en avant les qualités du pharmacien dans notre système de santé : sa proximité, son accessibilité, son « leadership de la confiance » auprès des patients, autant d’atouts qui le mettent en bonne place dans cette évolution technologique, l’incitant à y jouer un rôle prépondérant. Il rappelle par ailleurs que « le pharmacien doit être le relais du bon usage du M-Health » au travers de l’accompagnement du patient dans la bonne utilisation de ces nouvelles applications. Cependant, il alerte également sur la possibilité que ces technologies puissent être le « cheval de Troie » de l’industrie puisqu’elles sont directement en contact avec le patient. Il a également proposé des pistes d’évolution : l’équipement en télémédecine des pharmacies en milieu rural pour mettre le patient en contact avec son médecin plus facilement dans ces zones de forte désertification médicale, ainsi que la possible utilisation de cette technologie comme outil de coordination des soins. Jean-François THEBAUT, membre du collège de la Haute autorité de santé a quant à lui rappelé que la télémédecine met en relation beaucoup d’acteurs différents, qu’elle est un acte médical très encadré par la loi, mais pas la télésanté. Pour l’instant, la HAS n’a pas de missions sur le disease management, il est donc nécessaire d’aller vers une évolution de la qualité de ces échanges et des actes. Avec ces nouveaux services, il est important d’avoir un jugement efficient à la fois en termes économique et de service médical rendu et trouver un juste un équilibre entre ne pas bloquer l’innovation et le risque de proposer des outils peu sérieux. Une difficulté demeure cependant : le financement de ces applications qui devront être des actes, intégrés dans une stratégie thérapeutique. Bien qu’au prémice de son développement, la télésanté semble être une évolution naturelle qui nécessite un encadrement légal et financier et dans laquelle le pharmacien et les autorités doivent prendre un rôle prépondérant pour veiller à la sécurité de la population.

Source : CELTIPHARM, 17 novembre 2011