http://www.egora.fr/sante-societe/dependance-personnes-agees/146679-ehpad-le-scandale-des-tarifs-d’hebergement" Dépendance-Personnes âgées par Catherine Le Borgne le 25-04-2012
Ils ont chacun un parent dépendant hébergé en Ehpad. Et ils remuent ciel et terre pour qu’on entende leurs plaintes, étayées par un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) de 2009 critiquant, pour la France entière,l’“opacité” entourant la construction des tarifs d’hébergement en établissements, acquittés par les familles. Le fameux reste à charge qui peut atteindre des sommes faramineuses, de 1 200 euros en moyenne jusqu’à 5 000 euros par mois.
“Le prix de journée, c’est la variable d’ajustement de l’équilibre budgétaire, s’élève M. Fournier, dont la mère est hébergée en Ehpad public dans la Drôme. On y fait rentrer d’autres coûts, liés aux soins ou à la dépendance”, s’insurge-t-il. Depuis que sa mère est dans l’établissement, les prix d’hébergement ont augmenté de 17 % d’un coup en 2009 et augmenteront de 6 % chaque année ensuite jusqu’en 2014. On lui annonce également + 7 % en 2015…“Les familles n’ont qu’à payer ou récupérer leurs parents s’ils ne peuvent pas suivre. Ou encore faire jouer l’aide sociale, avec l’obligation de vendre le bien pour rembourser après le décès”, se révolte-t-il.
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Intolérable”
Son collègue et ami - qui préfère rester anonyme - va plus loin dans la dénonciation en s’étonnant que la convention tripartite, qui doit lier l’établissement, les résidents et leurs familles depuis 2009, concrétisée par la remise d’un contrat de séjour, n’est toujours pas en place dans son département.
“Il n’y a rien, c’est intolérable. Nous poussons toutes les portes, nous interpellons les députés. On ne nous répond pas. Dès que l’on demande des explications sur la construction des tarifs en conseil de vie sociale, on nous traite comme des emm… Pourtant les sommes en jeu sont considérables : une augmentation de 3 euros par prix de journée pour 160 000 journées par an, cela donne mécaniquement une recette de 480 000 euros supplémentaires. Pour quoi faire ?”
Porosité des enveloppes L’homme a son explication : la porosité des enveloppes entre les soins, la dépendance et l’hébergement des résidents qui devraient pourtant avoir des financements très distincts. Dans son cas, le prix de journée payé par les familles inclue les frais d’hébergement du personnel, qui devrait être pris en charge par la sécurité sociale. Et inclue également - ce qui semble bien étrange - des sommes thésaurisées pour moderniser les lieux. Alors que “les travaux ne sont pas commencés et le terrain même pas acheté. Ils se font de la trésorerie sur notre dos”, lâche-t-il.
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Banditisme déguisé"
Même plaintes d’un usager de Corrèze (19) dont la mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer et hospitalisée en Ehpad dans le Lot (46). “C’est du banditisme déguisé. On fait payer aux résidents les intérêts des emprunts souscrits pour construire de nouveaux bâtiments, alors qu’ils ne seront jamais propriétaires des biens construits. Et nous payons l’hébergement des infirmières. Tout cela n’est pas normal ” s’énerve-t-il. De fait, un décret signé en 2008 par Philippe Bas, secrétaire d’Etat aux personnes âgées, autorise les Ehpad à prendre en charge les intérêts d’emprunt sur le budget soins “pour neutraliser l’impact de l’investissement sur les prix de journées”, se félicitait la Fédération hospitalière de France à l’époque.
Cette vérité n’est manifestement pas partagée par tous et du coup, ces usagers en colère se fédèrent sur la toile. Et n’attendent qu’une chose pour baisser les armes : la mise en place d’une loi sur la dépendance et d’un cinquième risque. Toujours promis - surtout en ces périodes de campagne électorale - mais toujours repoussés.
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20 commentaires tous aussi intéressants que l'article.
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"On lit n'importe quoi" Par rebecran, le 25 avril, 2012 - 15:12.
Les EHPAD fonctionnent sur 3 budgets : la dépendance, les soins, l'hébergement. Il n'y a strictement aucun mystère sur ces budgets et donc tarifs par ailleurs fixés ou alloués et affichés par le Conseil Général ( quand il y a des sous notamment aux Conseils généraux et aux Caisses d'Assurance maladie ) de façon totalement transparente et officielle par ces tutelles. Pour ce qui concerne l'hébergement il est évident qu'il s'agit d'une location d'appartement ou de chambre avec des normes drastiques sans cesse évolutives et contrôlées et donc extrêmement coûteuses et que cette location plus les services ( nettoyage, blanchisserie, repas...) est à charge du résident acceuilli comme partout au monde ( ou tout au moins les quelques pays disposant de ce type de structures ). Que les enfants responsables de leurs parents ou le résident aient à payer la partie hébergement ( plus le forfait journalier, bien sûr ) c'est aussi une évidence quitte à revendre l'habitation principale s'il en existe une qui de toute façon n'a plus aucune utilité pour la PA. Quand je parle des budgets dépendance et soins ils sont calculés par l'ARS et le CG à partir du GMP, éventuellement de la coupe pathos ( utilité de cette dernière mis à part une satisfaction intellectuelle ? puisque de toute façon les budgets ne sont pas constants) et en fonction de multiples critères réévalués par les conventions tripartites renouvelables ( projet de soins, normes de surface, incendie, accès, cuisines, chauffage, traitement des eaux, salles de soins, de PASA, Unité protégée, environnement, accès etc. ) qui sont une véritable usine à gaz qui plomberait n'importe qu'elle entreprise et réalisées quand l'ARS en a le temps malgr qu'elle impose ( pour l'EHPAD que je connais : deux ans de retard et toulours pas réalisé donc partie des budgets calculés sur des réalités d'il y a ... deux ou trois ans ). Sur plusieurs centaines d'établissement de ma région seulse quelques unités seront réévaluables par an !!! Pour finir de toute façon les Conseils Généraux ou les Caisses n'ont plus un sous depuis longtamps et sont tous virtuellement et bientôt effectivement en état de faillite. Les budgets sont considérables et à vrai dire raisonnablement intenables et je peux vous dire que les employés des CG se dévouent aussi beaucoup pour aider en tout cas la plupart . De même les loyers d'hébergement sont en réalité "raz la casquette" tout au moins pour la très grande majorité des établissements sous convention et éventuellement agréés à l'aide sociale et ne sont éventuellement rentables ( c'est à dire avec plus ou moins de bénéfice ) que les établissements qui peuvent s'assurer des résidents qui peuvent payer au moins 2 500 €/mois pour la partie hébergement dans les régions où les prix locatifs ou de constructions et d'entretiens sont relativement modérés. Par ailleurs il faut rappeler car tout le monde semble l'oublier que le coût mensuel du SMIC pour l'employeur est globalement de 3 000 €/mois voire plus ( ancienneté, absences diverses qui obligent à des recrutements supplémentaires temporaires quelquefois nombreux pour 35 heures par semaine seulement ( en EHPAD la semaine fait 7 jours 24h sur 24 ). Il n'est pas besoin de faire un calcul complexe pour évaluer le coût d'existence et de de fonctionnement d'un EHPAD correctement tenu et considérer qu'il s'agit si l'établissement est tenu selon les règles d'un luxe et je n'hésite pas à employer ce mot. En pratique la survie de ces établissements repose sur le dévouement du personnel à tous niveaux y compris les directeurs ou responsables d'établissements, secrétariat, AS, AMP, IDE, psychologues ou psychomotriciens, personnel d'entretien, personnel de cuisine, libéraux qui y interviennent ( Kinés, Médecins, Pharmaciens, Pédicures, Coifffeur etc.) souvent avec des contraintes administratives et pour quelques patients dispersés mais heureusement la plupart du temps en harmonie et respect avec les équipes tout au moins dans les zones homogènes sur le plan sanitaire: petites villes, zones rurales et péri-urbaines où tout le monde se connait plus ou moins et s'entraide. Je rappelle que la quantité et la qualité du personnel est définie par décrets en fonction des GMP et(ou) de la coupe pathos et du type d'établissement et que la totalité des établissements sont largement en dessous du minimum nécessaire humainement sur une population maintenant de moyenne d'âge de 83 à 87 ans et en EHPAD soit déments confirmés soit ( ou, et ) polypathologiques dépendants. De plus les EHPAD sont aussi chargés de multiples réunions qui extraient du travail de base le personnel et quasi quotidiennes outre les formations : copil, codir, réunions des familles largement présentes et intégrées dans le fonctionnement , vistes de contrôle des tutelles, réunions des équipes de soins, toutes multipliables à l'infini et la plupart (malheureusement) réglementaires donc obligatoires pour presque tout le personnel. Je signale car c'est une anecdote très révélatrice que les transmissions entre membres du personnel qui sont vitales aux changements de postes par ex. ne sont pas véritablement considérées comme du travail par les tutelles voire les employeurs et sont glissées en catimini où l'on peut et hors heures de service pour ceux qui quittent leur poste ! Aussi depuis 2008 la quasi totalité du matériel médical est à la charge des EHPAD et non pas prise en charge ( remboursée ) par l'assurance Maladie ( fauteuils orthopédiques roulants ou non, pansements, seringues, sondes etc.). Voici quelques renseignements basiques pour recadrer la réalité qui est très lourde, très complexe, très évolutive et forcément très coûteuse. J'ai lu une remarque sur les plans canicule. Pour ma région lors de la seule année où les chaleurs furent excessives longtemps ( relativement à notre pays ) et où le problème de la canicule s'est posé, le seul décès constaté plus ou moins en relation le fut par hyperhydratation. La quasi totalité des décès france entière ont été dûes à l'isolement des "vieux" sur lesquels les Médecins n'ont rien à voir surtout en grosses zones urbaines où la plupart des gens ne se connaissent pas et où l'habitat est souvent de plus en plus inadapté, inentretenable, insalubre, hors norme et hors de prix pour la majorité d'entre nous même Médecins généralistes libéraux.
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"lorgnette..." Par diegolerouge, le 25 avril, 2012 - 13:31.
Il ne faut pas regarder les choses par le petit bout de la lorgnette... l'utilisation de la notion de gaspillage est en general l'arbre qui cache la foret. La lutte contre celui ci est une tautologie. Cette notion est utile aux pouvoirs publics car elle permet d'y puiser magiquement des sommes phenomenales.
Pourquoi les parlementaires ne bougent pas? Mais parce ce que ce que ne financerait pas les particuliers doit etre finance par la collectivite pardi. Et le financement collectif n'est ps a la mode. On prefere puiser dans les sommes immenses mais theoriques du champ du gaspillage et de l'incompetence de l'elite. Malheureusement ce gisement a ete consomme 1000 fois. Les "usagers" ou "clients" doivent sortir de cette manipulation.
Les "reserves" des etablissements (public). Il doit y avoir des cas miraculeux ou il y en a, mais il y a plutot des deficits et des cas ou l'arrieré du à la cuisine centrale de la municipalite pour les repas represente 6 mois. Mais a supposer qu'il y en ait et qu il fasse tresorerie ca permet de payer les fournisseur et ce n'est jamais place (dans le public). Ca evite au surplus des coups d'accordeon tarifaires. Vous imaginez : -5% un e année +15 la suivante.
Si une EHPAD publique est obligee d'emprunter pour se reconstruire c'est qu'elle ne possede pas le financement et que c'est en genral pour s'agrandir. Une fois de plus qui paie? le collectif ou l'individu? Politiquement en accord avec l'ideologie dominante : chacun pour soi et le moins possible de depenses collectives. Quand on a besoin du collectif on voit ce que ca coute.
Ce sont encore une fois les pouvoir publics qui decident que les EHPAD vont emprunter. Il y a une decennie il existait subventions et prets a taux zero. Je soulignerai qu'en tant que locataire même on paie un loyer sans devenir proprietaire. Il y a d'ailleurs des EHPAD qui louent a des societes d'HLM. Ce n'est pas moins cher.
Pour resumer le choix du financement et son niveau sont politiques. Le systeme solidaire est moins cher que le systeme prive : la sante aux USA 18% du PIB en France 12%. Le prive a toujours l'air pas cher sur le contrat de base mais si vous voulez qu on vous ouvre la fenetre plus d'une fois par jour il faut payer. En clinique desormais on paie 11 euros un forfait administratif.
Opacite : il n'y a rien de moins opaque qu'un buget d'EHPAD vous y trouverez en recettes les sources de financement. Vous trouverez annexe (en principe c'est la loi dans le public) le tableau des emplois. Les infirmieres (le soin) finance par la secu. Les aides soignantes (2/3 1/3 secu conseil general) les agents de service... le resident. Ah ! Le directeur! Il est finance par les residents : ce sont les textes (ni soin ni dependance) mais de toutes facon les enveloppes sont plafonnees et insuffisantes.
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"quelques corrections" Par guytal, le 25 avril, 2012 - 12:22.
OUI il y a une solution ou des solutions, elles sont politiques
Par guytal, le 25 avril, 2012 - 09:31.
1) un contrôle sur les abus et une simplification des règles bugétaires complexes des EHPAD
2) Une réforme du financement de la perte d'autonomie ( pas celle de SARKOSY ou de Madame ROSSO-DEBORD), mais la mise en place d'un financement solidaire dans le cadre de la sécurité sociale, c'est possible et c'est moins de 1 point du PIB par an jusqu'en 2015.
3) Arrêter le gavage médicamenteux des personnes âgées, et ce sont de vraies économies à réaliser pour la sécu.
Cordialement
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"Loi Bouvard" Par jlverine, le 25 avril, 2012 - 12:03.
Qui n'a pas été tenté par l'achat de parts de d'EHPAD ou de MAPAD opu de résidences étudiantes afin d'améliorer sa retraite.
Les avantages fiscaux (véritable niche) permettent de déduire de fortes sommes de ses impots et d'avoir de surcroit une rentabilité supérieure à celle d'un bien locatif (Loi Scellier)
C'est la loi Bouvard
Cela représente d'importants intérêts financiers et les lobbies du BTP, des Banques et des particuliers font pression sur les gouvernants.
De plus il faut reconnaître la mauvaise gestion de ces etablissements qui ont à leur tête des financiers sortant d'écoles de commerce et non des hommes ou femmes ayant la "vocation".
Ce n'est qu'un problème de morale .
Tout est à réinventer!!!
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"c'est tres simple" Par diegolerouge, le 25 avril, 2012 - 11:17.
Signer une convention tripartite est une obligation. Sinon rien pas de dotation soins de la SS pas de dotation dependance du conseil general. Il y a un plafond pour la SS et des systemes d'evaluation defaillants "pathos" et "GIR"= "groupe iso ressources". La SS et le conseil general donnent un montant qui n'est pas discutable et qui est insuffisant. Un patient entre ne peut etre sorti , meme s'il coute plus cher que ce qui est donne (heureusement). Dans le public c'est le service public. reste que pour certains patients et de plus en plus la couverture secu+conseil general est tout a fait insuffisante. c'est donc la part "frais de sejour" (a charge du resident ou patient) qui doit financer. ce systeme est voulu par les pouvoirs publics qui permettent de delester la secu, d'abord sur les conseils generaux, ensuite sur les residents. L'ex long sejour coutait trop cher a la secu. Il coute toujours aussi cher, meme plus, mais par des astuces technocratiques de mesure (GIR/PATHOS) pseudo scientifiques ca ne coute plus autant a la secu. Apres ces depenses peuvent etre reduites.. mais au depends de la qualite de prise en charge des residents (dans le public qui ne fait pas de benefice). Mais bon tout le monde demande de la productivite s'est fait rouler dans la farine de la tarification a l'activite. Sachez egalement qu'on ne peut pas payer le personnel moins cher sur des contrats tres precaires dans le public qui n'offrent pas le millieme des garanties du prive!!!
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"Orpea fait son beurre..." Par djay7487, le 25 avril, 2012 - 10:43.
Pour ceux qui ont le temps... Donnons nous le Pouvoir de nous rendre notre humanisme pour notre prochain.
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"Obligation alimentaire" Par AG, le 25 avril, 2012 - 10:38.
Je suis secrétaire d'une association sans but lucratif qui essaie d'assurer la pérennité de 5 EHPAD hérités de fondations en déshérence. Nous essayons de garder des tarifs d'hébergement les plus bas possibles pour pouvoir accueillir les plus démunis. Lorsque de nouvelles normes (de sécurité, d'espace, de % d'inclinaison des sentiers dans les parcs, de type de salles de bains) ne nous obligent pas à faire des travaux coûteux financés par des emprunts, nous y arrivons et en avons 3 entre 50 et 54 € par jour. Les tutelles, les départements le reconnaissent et la quasi totalité de nos lits sont agréés "aide sociale" pour lesquels les bénéficiaires de la dite aide ne payent rien mais dont le coût peut être récupéré sur un éventuel héritage. Ce qui n'a rien que de très normal car le bien accumulé durant la vie doit d'abord servir à vous assurer une fin de vie dans de bonnes conditions.Les tarifs "dépendance" et "soins" nous sont imposés par les normes que nos technocrates parisiens imposent à longueur de semaine alors que d'autres technocrates refusent d'allouer les fonds nécessaires. savez-vous pourquoi il n'y a pas eu de canivule "officielle" depiuis 2003? parce que la "canicule" doit être reconnue par le préfet du lieu qui a alors obligation de déclencher le plan du même nom ET DE METTRE LES MOYENS NÉCESSAIRES À LA DISPOSITION DES ÉTABLISSEMENTS. Ces moyens n'existant pas , les préfets trouvent qu'il ne fait jamais assez chaud pour que l'on qualifie la situation de caniculaire! Pour la dépendance et les soins, c'est pareil: les normes nationales vous imposent d'avoir X infirmières, Y aides-soignantes, Z % de médecin coordonnateur et une pharmacie comme ci et comme çà mais votre Agence Régionale de Santé vous informera froidement qu'elle ne vous donnera pas le budget nécessaire. Très clairement, aujourd'hui, il n'y a plus en France les budgets nécessaires pour accueillir partout toutes les personnes âgées handicappées ou dépendantes, sans parler des victimes d'Alzeihmer, dans le respect des normes existantes. Il va falloir faire des choix drastiques et dramatiques: moins de places en EHPAD pour rester aux normes? augmentation des budgets mais avec quel financement? Recours plus important aux familles par le biais d'une imposition du respect de l'obligation alimentaire aux parents dépendants? retour chez leurs enfants dde parents désargentés, ce qui coûte au total plus cher mais moins à la collectivité? Entre-temps, les gens dont les parents sont en EHPAD doivent regarder la réalité en face: tout compris, hébergement, soins et dépendance, la journée en EHPD coûte au moins 70 € et très souvent plus de 100 € dans le secteur associatif ou public mocal. Pour arriver à des tarifs aussi bas, il faut que les frais de structure et de bâtiment soient très faibles grâce aux bénévoles qui assurent la gestion, aux legs et dons qui fournissent l'immobilier ou aux collectivités locales qui endossent les coûts de gestion et de bâtiment. Si un EHPAD doit payer tout çà au prix de marché il lui est impossible de passer en dessous de 100 € et il n'y a pas de place pour un quelconque profit. c'est pourquoi al plupart des EHPAD à but lucratif rognent sur les services aux résidents pour pouvoir rémunérer leurs actionnaires!
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" Il n'y a pas que des mourroirs " Par Thierry Lemoine, le 25 avril, 2012 - 14:41.
Merci de votre témoignage documenté qui recentre le propos
Je travaille dans 4 EHPAD en province (en plus de mon activité libérale de cabinet), ayant des montants de séjour acceptables (entre 54 et 62 €/j), et comme vous le soulignez, compte tenu des normes imposées, il est impossible pour un établissement d'investir sur l'outil de travail avec de tels montants
Pour autant, je n'accepte pas le terme de mourroir: travaillant en milieu rural, je peux affirmer que bien des personnes isolées et plus ou moins abandonnées par les leurs (quand elles en ont ) vivent dans des conditions dignes du 19eme siècle, pour elles, l'EHPAD c'est quasi un 5 étoiles.....
Je passe pas mal de temps à "démédicaliser" ces patients qui souvent sortent de l'hôpital étiquetés déments et bien sur mis sous traitement adhoc fort couteux et le plus souvent délétère (ils tombent et ne mangent plus pour faire court)
La plupart d'entre eux sont effectivement dénutris mais surtout isolés socialement et les familles qui découvrent leur état du jour au lendemain sont très souvent surprises de la récupération étonnante dont ils font preuve avec simplement un peu d'hygiène, une alimentation équilibrée et surtout du réconfort moral par un entourage à l'écoute
Mais pour cela , il faut effectivement des financements collectifs publics et ce 5èmeme risque serpent de mer que tous les politiques promettent, mais ne créent pas (pour l'instant) permettra d'en finir avec ce qui a été perçu par des financiers avides comme la manne du 21ème siècle
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"Les vieux c'est comme le médiator, çà rapporte..." Par danielc6720, le 25 avril, 2012 - 10:23.
Le cynisme d'une société basée sur le fric et qui pour certains est une religion, profitera tout autant du papy, du bébé, et, entre autres, de la santé en général.
C'est de cette société que vous voulez ??? elle est à notre porte et même déjà entrée...
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??? Par 23, le 25 avril, 2012 - 10:36.
enfin ! un article qui dénonce le scandale des prix de journée des EPHAD !! et que dire ...des tarifs des SSIAD , des HAD !! les economies de santé ne se font pas ou il faut comme toujours !!
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"Obligation alimentaire" Par AG, le 25 avril, 2012 - 10:11.
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" Le retour aux hospices... " Par kervahen, le 25 avril, 2012 - 09:47.
IDE depuis 1976, au temps de l'humanisation des hôpitaux sous le ministère de Mme Veil, c'est avec effarement que je vois tous nos établissements de soins publics se dégrader jusqu'à revenir à la situation des années 60. Tout cela au nom du fric et du bénéfice des actionnaires qui sont derrière (mutuelles et fonds de pensions). Que les soins aient un coût est une réalité. Le scandale n'est il pas surtout que les retraites de la plupart des gens ne leur permette pas l'accès à ces soins? Ou est la dignité de la fin de vie?
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"OUI il y a une solution ou des solutions, elles sont politiques" Par guytal, le 25 avril, 2012 - 09:31.
1) un contrôle sur les abus et un simplification des règles bugétaires complexes des EHPAD
2) Une réforme du financement de la perte d'autonomie ( pas celle de SARKOSY ou de Madame ROSSO-DEBORD), mais la mise en place d'un financement solidaire dans le cadre de la sécurité sociale, c'est possible et c'est moins de 1 point du PIB par an jusqu'en 2005.
3) Arrêter le gavage médicamenteux des personnes âgées, et ce sont de vraies économies à réaliser pour la sécu.
Cordialement
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"Tout a fait" Par Richard.Bensaid, le 25 avril, 2012 - 11:32.
"Les vieux c'est nous qui les tuons" s'insurge en caricaturant quelque peu un de mes amis chef de service de Gériatrie en CHU. Il veut dénoncer l'abus de médicaments au mieux inefficace voire dangereux et ruineux en terme de cout. Permettre aux personnes agées de rester le plus longtemps à domicile est une bonne mesure qu'il faut amplifier par la possibilité d'une surveillance médicale et sanitaire systématisée et forfaitisée. Cependant Il y a encore des sociétés civilisées ou les vieux (et les enfants) ne sont pas un fardeau pour les adultes actifs et cela n'a rien a voir avec les dérives financières incontestables ou la complexité et l'opacité propres à nos belles administrations "que le monde entier nous envie".
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"évidence based business" Par 1204, le 25 avril, 2012 - 09:18.
Chaque fois que l'Etat fait un plan il y a des "bons samaritains" qui s'en emparent pour faire du blé
au plus on répète le nom Alzheimer, au plus on fait peur et au plus on escroque les familles
pendant ce temps là bien sur on dévalorise les soignants de proximité qui sont les témoins de cette manipulation de la vieillesse eux que l'on veut forfaitiser pourque le soin ne soit que la portion congrue du budget des EHPAD qui sont proposés comme des produits de défiscalisation alors que la dette est monstrueuse
le vieillissement de la population c'est une simple manne financière pour tous ceux qui ne s'intéressent aux vieux que pour les plumer
Bientôt il n'y aura plus de soignant de proximité qualifié et cela sera un crime contre l'humanité de plus à mettre au crédit de ceux qui s'enrichissent sur la misère humaine et qui ne veulent pas que nous les soignants nous mettions le nez dans leurs affaires sordides
Ethique et fric ne font jamais bon ménage
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"Hélas , hélas ..." Par ch mout, le 25 avril, 2012 - 09:15.
Il en est de nos anciens comme des enfants : pas de prise de responsabilité par la famille , on touche les allocs et on laisse les marmots faire les 400 coups dans les rues , on abandonne dans des mouroirs les parents qui , eux , appartenant à une autre génération , se sont dévoués pour leurs enfants ; triste reflet d'une société de consommation assistée et déshumanisée qui part en lambeaux ...
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"Absolument, revenons au bon" Par Mat 77, le 25 avril, 2012 - 12:59.
Absolument, revenons au bon vieux temps où tous les membres d'une même famille vivait sous le même toit, avec les cochons poules et chiens. Voilà, la bonne solution : réduisons l'espérance de vie des pauvres, comme ça on réduit la dépendance, CQFD, et merci pour ce conseil inspiré !
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" il y a un moment hélas où" Par micnicol, le 25 avril, 2012 - 10:09.
il y a un moment hélas où malgré tout l'amour qu'on porte à ses parents on ne peut plus les garder prés de soi .Vous souffrez de les voir dans ces "mouroirs" et financièrement quand vous êtes enfant unique vous savez que vous allez vers des difficultés immenses:alors de gràce moderez vos propos.
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"Pas de solution" Par pithiviers, le 25 avril, 2012 - 08:51.
Dans la mesure où la personne âgée ne termine pas ses jours chez ses enfants, on aura ça, ou bien la solitude et l'abandon. Des gens couchés toute la journée qui regardent le plafond. C'est comme pour les handicapés: il faut des asiles, mais le mieux est leur insertion dans la vie de tous.
J'ai vu une belle-fille que soignait comme son enfant son beau-père devenu dément en quelques semaines. L'amour, ça existe.
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"La solution ? " Par tatapou, le 25 avril, 2012 - 14:41.
J'ai vu une mère qui soignait, comme un bébé qu'elle avait été, sa fille agée de 45 ans atteinte, à la phase préterminale, d'une maladie d'Alzheimer présénile (incontinence, alimentation à la cuillère etc.). Son mari, père de la malade, était mort de la même maladie. Cela se passait en Calabre, dans un "basso" (habitation des plus pauvres, sorte de grange ouverte sur la rue). L'amour, ça existe.