Le libre accès des médicaments sans ordonnance en officine : quatre ans après, le succès !

jyt a écrit:

[...]Aujourd'hui, je fais de la TG, on pourrait discuter ad vitam éternam de l'éthique, mais c'est à mon avis hors sujet, c'est autorisé par la loi, ça fait gagner de l'argent, les TG sont rémunérées et ça permet de réinvestir dans de l'éthique, ça m'a payé entre autre ma certification.[...]

Sincèrement, je ne peux que dire que tu as transformé cette opportunité en succès et que tu as fait du bon business.

Confronté à la question du Libre Accès, de TGs et des prix qui en découlent, j'ai tenté plusieurs approches pour "pallier" aux freins innérants aux officines et locaux de plus petit taille. La seule réponse efficace est le hard-discount sur les produits phares : plutôt que de vendre 10 boites à 5 euros, je vends 20 boites à 2 euros (cas du nurof.). L'objectif n'est pas d'augmenter les ventes (cela ne se réalise jamais, même avec un prix très bas) en maintenant plus ou moins de la marge (cela ne se réalise jamais, même avec un prix très haut) mais de plomber le business jusqu'à qu'il y en ait un qui lache car pour les plus petits, il n'y a plus d'alternative : c'est crever, ou ... crever.

Par contre, je confirme la nécessité de ne voir que des diplomés servir mais économiquement c'est ... compliqué !

J'ai lutté à mon époque ( 2008 ) avec le Collectif Des Groupements ( qui représente 10.000 officines ) contre le libre accès et donc contre les syndicats partant du principe que c'était la porte ouverte à la GMS.

Les syndicats ont eu la menace à peine voilée de Roselyne Bachelot que s'il la refusait, ça partait directement en GMS.....

Nous ont ils fait gagner déjà 4 ans ....on ne saura jamais.

Aujourd'hui, je fais de la TG, on pourrait discuter ad vitam éternam de l'éthique, mais c'est à mon avis hors sujet, c'est autorisé par la loi, ça fait gagner de l'argent, les TG sont rémunérées et ça permet de réinvestir dans de l'éthique, ça m'a payé entre autre ma certification.

Amitiés.

Jean Yves.

corto61 a écrit:

sans même le" sacraliser" ,le médicament se doit qu'il soit OTC ou remboursé d’être expliqué ,conseillé ,associé dans un but thérapeutique ,c'est à dire au même titre qu'une prescription médicale délivré sciemment au vu de symptômes qu'évoque le patient ...
le libre accès ,certes favorise l'augmentation du CA de 5 à 10 % , mais ,une fois le client (pas le patient ) avec son" libre accès" médicamenteux posé sur le comptoir ,qui encaisse l'addition : un pharmacien qui explique le choix des produits sélectionnés ,une préparatrice formée au conseil ... ou une vendeuse qui se contente d'encaisser .
Je ne suis pas sur que dans la plupart des cas ,le conseil reste au vestiaire .

En même temps, expliquer le médicament, expliquer le DP, expliquer et réexpliquer les génériques, expliquer les problèmes mutuelles (numéro de sécu du gamin de 19 ans inconnu, certificat de scolarité pas envoyé, ...), gérer/expliquer les ruptures labo ça fatigue, c'est chronophage et ça finit par lasser, surtout lorsqu'on est proche du burn out.
Si mon adjointe et moi faisons encore et toujours l'effort de rappeller au moins la posologie pour chaque boite de médoc, mes préparateurs ont une tendance naturelle à faire du "embalé, c'est pesé" qui me dérange un peu, mais que je peux comprendre. Le comptoir c'est dur, et il faut le pratiquer pour s'en rendre compte. Il nous arrive parfois de ne pas avoir le temps d'aller pisser lorsque je suis juste en personnel (congés + arret maladie) avec des clients (et pas patients) qui nous tendent l'ordonnance avant que le précédent ait pris son sac et soit parti. Le soir on s'endort vite et bien.
Ce qui est inquiétant, c'est qu'avec les nouvelles mesures économiques, cette dispensation à la mac do va probablement se généraliser sans que grand monde s'en inquiète.

JP a écrit:

jyt a écrit:

Le libre accès a quatre ans : 71 % des officines l’ont mis en place
02/10/2012 | OTC-Libre accès, Economie
Le 4ème baromètre sur le libre accès, édité par l’AFIPA en collaboration avec l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC), montre que le succès est au rendez-vous. Pourtant, il pâtit encore d’un vrai manque d’informations. ...

Aprés ses déboires sur le dossier grippe A, Roselyne doit être contente. Dommage que ces salauds de riches pharmaciens qui ne connaissent pas la crise, n'en aient pas profité pour baisser le prix de l'OTC. Peut-être dans la prochaine une de libé.
Quant à moi, bien qu'ayant la place pour le faire, je n'ai pas installé de libre accès afin que le médicament reste "sacralisé".

sans même le" sacraliser" ,le médicament se doit qu'il soit OTC ou remboursé d’être expliqué ,conseillé ,associé dans un but thérapeutique ,c'est à dire au même titre qu'une prescription médicale délivré sciemment au vu de symptômes qu'évoque le patient ...
le libre accès ,certes favorise l'augmentation du CA de 5 à 10 % , mais ,une fois le client (pas le patient ) avec son" libre accès" médicamenteux posé sur le comptoir ,qui encaisse l'addition : un pharmacien qui explique le choix des produits sélectionnés ,une préparatrice formée au conseil ... ou une vendeuse qui se contente d'encaisser .
Je ne suis pas sur que dans la plupart des cas ,le conseil reste au vestiaire .
Et le seul et véritable but du libre accès ,c'est de faire jouer la concurrence du prix pour le consommateur et l'augmentation des ventes pour la pharmacie . Quid du libre accès bientôt en GMS ? je ne vois pas en quoi leur interdire une pratique commerciale qui consiste à prendre un produit dans les rayons et à le présenter en caisse :c'est là leur seule vocation !
pour ma part ,vous l'aurez compris ,je ne valide pas le libre accès dans ma pharmacie .

L’automédication responsable : un puissant levier d’économies
Une étude de Celtipharm présentée le 3 octobre par l’Afipa montre le puissant levier que peut constituer l’automédication dans l’amélioration de la qualité des soins et des dépenses publiques.

D’après l' AFP - L’automédication est « un des moyens d’améliorer le système de soins » et « de faire des économies », selon la fédération des industriels du médicaments sans ordonnance, le développement de cette pratique allègerait la charge des généralistes et le recours aux urgences.

Inversement, une réduction de l’automédication entraînerait « une saturation du système de soins », a mis en garde Pascal Brossard, le président de l’Afipa, l’association qui réunit ces industriels. »Si on développe l’automédication, on arriverait à alléger de façon assez substantielle la charge du médecin qui pourrrait mieux se concentrer sur ses patients » ainsi qu’à « diminuer la charge des urgences (…) en termes d’organisation et de coût », a déclaré M. Bossard. L’Afipa a présenté à la presse une étude du cabinet Celtipharm selon laquelle le passage de 10% des actes d’automédication vers une consultation chez le médecin généraliste se traduirait par un accroissement d’activité de 15,6 consultations par semaine, soit 5 heures 45 supplémentaires par semaine.

17 consultations hebdomadaires en moins par cabinet

« Le médecin aurait du mal à prendre en charge cette activité supplémentaire », a observé Jean-François Derré, directeur associé de Celtipharm, en indiquant que 49% des médecins interrogés par le cabinet indiquent devoir refuser des consultations faute de disponibilité. Ces demandes de rendez-vous non satisfaites sont renvoyées dans 11% des cas vers les urgences, qui tournent déjà à 108% de leur capacité, a ajouté M. Derré. Selon l’étude de Celtipharm, à l’inverse, une augmentation de l’automédication de 10%, en élargissant le nombre de spécialités accessibles en vente libre, représenterait 17 consultations hebdomadaires en moins par médecin et réduirait le flux vers les urgences.

Le président de l’Afipa s’est inquiété des projets de l’agence du médicament (ANSM) de remettre sous prescription certaines spécialités en vente libre. »Si l’automédication devait se restreindre, ce serait apocalyptique», a-t-il lancé, en assurant que les médecins ne pourraient pas faire face à la demande de consultations. « Cela va complètement perturber le système de soins », a ajouté M. Brossard.

Source : Conférence de presse AFIPA du 3 octobre 2012

jyt a écrit:

Le libre accès a quatre ans : 71 % des officines l’ont mis en place
02/10/2012 | OTC-Libre accès, Economie
Le 4ème baromètre sur le libre accès, édité par l’AFIPA en collaboration avec l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC), montre que le succès est au rendez-vous. Pourtant, il pâtit encore d’un vrai manque d’informations. ...

Aprés ses déboires sur le dossier grippe A, Roselyne doit être contente. Dommage que ces salauds de riches pharmaciens qui ne connaissent pas la crise, n'en aient pas profité pour baisser le prix de l'OTC. Peut-être dans la prochaine une de libé.
Quant à moi, bien qu'ayant la place pour le faire, je n'ai pas installé de libre accès afin que le médicament reste "sacralisé".

Le libre accès a quatre ans : 71 % des officines l’ont mis en place
02/10/2012 | OTC-Libre accès, Economie
Le 4ème baromètre sur le libre accès, édité par l’AFIPA en collaboration avec l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC), montre que le succès est au rendez-vous. Pourtant, il pâtit encore d’un vrai manque d’informations.

Le marché de l’automédication s’est élevé à 2,118 milliards d’euros en 2011, en progression de 1,9 %. Il représente 6,4 % du marché total du médicament. Pour Daphné Lecomte-Somaggio, déléguée générale de l’APIFA, « l’automédication ne se développera que si le patient est bien informé et a conscience de son autonomie ».

CA supérieur de 5 à 10 %
Quid des médicaments en libre accès (LA) dans ce contexte ? Instaurée en juillet 2008, la liste des produits accessibles en LA, élaborée par l’ANSM et très réglementée, comporte aujourd’hui 436 spécialités. 71 % des officines ont un espace dédié, une part qui a rapidement progressé : un an plus tôt, seule une officine sur deux était concernée. Enfin, 44 % des pharmacies ont réaménagé leur espace pour mettre en valeur ce rayon.

Autre donnée intéressante : le chiffre d’affaires des officines ayant un espace libre accès de belle facture est en moyenne supérieur de 5 à 10 % à celui des officines qui en sont dépourvues, une performance à souligner dans le contexte économique actuel. Selon Daphné Lecomte-Somaggio, « un vrai espace LA bien organisé, c’est de la fidélisation et du chiffre d’affaires supplémentaire pour l’officine ». Côté prix, elle rappelle que, sur quatre ans, conformément aux objectifs fixés au départ, la baisse de prix sur ces produits a été de 10 % (baisse de 3 % par an, hors inflation).

Améliorer l’information
Selon les données du 4ème baromètre sur le libre accès, réalisé par l’UPMC, plus de 65 % des personnes interrogées ont déjà utilisé cet espace et 60 % des utilisateurs déclarent qu’ils reviendront y faire des achats. Déborah Wallet-Wodka, maître de conférence à l’UPMC, souligne qu’il existe une tendance lourde à l’utilisation du LA. Il est vrai que 70 % des répondants estiment qu’il permet de faire un meilleur choix et d’obtenir des prix plus bas. En outre, point intéressant, son existence ne remet pas en cause le rôle de conseil du pharmacien.

Mais tout n’est pas parfait pour autant : les consommateurs continuent à se dire mal informés, sur les médicaments concernés comme sur les prix pratiqués. Côté pharmaciens, la question des offres promotionnelles, interdites sur les produits en LA, doit aussi être réglée.

On peut estimer que dans notre cas, ça a fait progresser de 2% la part de l'OTC de notre CA, soit 72.000 euros par an.....

Je répète néanmoins que vérification de la connaissance du produit est faites systématiquement, je n'ai que des gens diplomés qui servent.

C'était une des conditions au passage d'obtention de la norme ISO que nous appliquions déjà.

jyt a écrit:

[...]et les TG et mises en avant d'OTC ( liste autorisée ) en libre accès a effectivement plus que notoirement dopé nos ventes.[...]

"plus que notoirement dopé nos ventes" : doit-on comprendre qu'une augmentation des ventes 20, 30, 50% voire plus de l'OTC mis en libre accès a été constaté dans toutes les Pharmacies dynamiques ayant cédé aux sirènes du BTC ?

Si oui, c'est suffisement rentable pour que les pharmacies s'en sortent économiquement parlant sans compter sur le médicament remboursé qui, comme chacun sait, représente une partie très importante de la charge financière de la sécu sans connaitre la rentabilité du BTC ou de la para. Qu'attend donc le gouvernement pour libéraliser le secteur afin de ne plus supporter le poids de cette charge ? Ah oui, Marie sol y travaille avec son mentor, chantre de la libéralisation à outrance. Ne dit-on pas "Libre" accès ? Ce secteur n'est-il pas en très forte croissance comme dans tous les secteurs de consommation de notre beau pays ?
La panacée donc; l'AFIPA avait raison - quels visionnaires !...

J'appelle de ce pas remi pour qu'il me dise si la couleur du tabouret peut avoir une influence exponentielle sur les nombreuses ventes par lots, TGs et autres dumping de prix qui ont explosé mon business plan et largement dépassé mes prévisions de croissance les plus folles.

Je vais oser un parallèle audacieux.

L'arrivée du PACS signifait qu'un jour ou l'autre on aurait le marige homosexuel et l'adoption monoparentale.
Je ne suis pas homophobe et garde mon avis sur la question.

L'OTC en libre accès signifie que l'on aura un jour l'OTC dans les parapharmacies ( ils ont des docteurs en pharmacie ).
Voilà pourquoi j'étais contre, après mes officines ne sont pas allées contre le vent et les TG et mises en avant d'OTC ( liste autorisée ) en libre
accès a effectivement plus que notoirement dopé nos ventes.
Nous maintenons un conseil au comptoir pour l'OTC en libre accès, comme pour la parapharmacie.

Bonjour,

Je reste dubitatif sur les conclusions de cette étude. J'ai un espace libre accès, mais de volume restreint. Le raisonnement sur le bénéfice tiré de la mise en place d'une telle offre ne tient absolument pas compte du volume de celle ci. En gros, pour caricaturer, poser une boite de Fervex sur un tabouret te donne +5 % C.A, on se croirait dans un jeu vidéo !!!

Le compte rendu publié de cette étude me semble plus un plaidoyer pro domo de l'AFIPA qu'une analyse de la façon dont se rayon permet de répondre (ou pas) aux attentes des clients.

Cordialement,

Rémi

Paris, le vendredi 6 juillet 2012 – L’initiative n’avait pourtant pas suscité un enthousiasme débordant. En autorisant en 2008 les officines à présenter certains médicaments accessibles sans ordonnance en « libre accès » et non plus uniquement derrière le comptoir, Roselyne Bachelot avait même plutôt au contraire déchaîné les foudres contre elle. Du côté des médecins, on redoutait que cette nouvelle disposition ne favorise le mésusage des médicaments, et chez les associations de patients des craintes semblables étaient exprimées, tandis que les pharmaciens s’inquiétaient de savoir si cette mesure n’annonçait pas la fin de leur monopole. C’est ainsi qu’un an après l’adoption du décret créant ce principe du « libre accès », on ne comptait que 40 % de pharmaciens à s’être laissés tenter par ce dispositif.

Le libre accès dope le chiffre d’affaires
Ces réticences semblent aujourd’hui totalement oubliées tant chez les pharmaciens que chez les Français. L’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) vient en effet de dévoiler les résultats d’une enquête menée en partenariat avec l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC) révélant que désormais 71 % des officines ont aménagé un espace où les patients peuvent accéder librement à certains médicaments. Les pharmaciens se sont sans doute finalement laissés convaincre par les « bénéfices » pouvant être tirés de tels aménagements en cette période de crise. De fait, les officines ayant fait ce choix présentent un chiffre d’affaires en moyenne supérieur de 5 % par rapport à celui des pharmacies conservant toujours tous leurs médicaments derrière leur comptoir.

Les Français ne boudent plus le libre accès
Le second volet de cette enquête témoigne également de l’adhésion désormais plus franche des Français à ce principe. On ne compte ainsi aujourd’hui plus que 23 % de Français indiquant n’avoir jamais eu recours au « libre accès », contre 59 % en 2010, une forte progression liée d’une part à l’augmentation du nombre d’officines appliquant ce principe mais également probablement à un changement de position des patients sur le sujet. Il demeure cependant toujours 18 % de personnes qui indiquent qu’elles se refusent à acquérir des médicaments par cette voie.

http://www.jim.fr/e-docs/00/02/07/4B/document_actu_pro.phtml