PHARMACIES : Distributeurs automatiques et ventes sur Internet… La profession face à la modernisation!
7 janvier 2013 | Classé dans: A la une | Publié par: Coralie Mollaret
Distributeur de la Grande Pharmacie du Cadereau.
Avenue Georges Pompidou, la Grande Pharmacie du Caderau ne désemplit pas… A l’entrée, tel un supermarché, une caissière encaisse les achats de clients décidés, venus acheter des médicaments de “libre accès“, type Humex ou Doliprane. Dehors, un distributeur automatique se charge depuis 3 ans de distribuer préservatifs, pansements et autres tests de grossesse… “Ça fait un tabac“, reconnait Jean-Louis Wolber, pharmacien.
Farouche défenseur de sa profession, le spécialiste appelle ses confrères à se “moderniser“, brandissant ce triste constat : “une pharmacie disparait tous les deux jours en France”.
“Quand on était de garde, l’on s’est rendu compte que certaines personnes venaient pour nous réclamer des produits très ciblés, comme de la poudre pour bébés ou des pansements…“, rajoute le spécialiste. Les préservatifs et les lubrifiants sont par contre les “heureuses surprises” des commerçants : ” on n’en a jamais autant vendu qu’avec ce distributeur” ! Sortons couverts et discrètement, s’il vous plait !
Quand les médicaments débarquent sur la toile !
Depuis décembre, les pharmaciens, peuvent, après avoir reçu un numéro d’agrément de l’Ordre des pharmaciens et du gouvernement, vendre des médicaments de “libre accès“, par Internet.
Si certains voient ici, une suppression du lien social, le spécialiste explique : “pour ces médicaments, les gens connaissent leurs effets, ils en prennent depuis suffisamment longtemps (…) Et puis, aujourd’hui vous avez le problème des déserts médicaux. Les gens préféreront sans doute commander par Internet que faire 40 bornes pour aller acheter du Fervex“, pense Jean-Louis Wolber.
Avec la politique actuelle, menée pour diminuer les 15 milliards du déficit de la Sécurité Sociale, notamment en “réclamant aux médecins de réduire le nombre de médicaments prescrits et en développant les génériques, les marges des pharmaciens se réduisent considérablement” alerte le pharmacien. Avant de rajouter : “là, les personnes peuvent acheter des médicaments, par le net, à la pharmacie !”.
En outre : “le numéro d’agrément assure la traçabilité du produit“. Une nécessité impérative à l’heure du numérique ou les contrefaçons fleurissent sur la toile, et avec elles, tous les dangers d’inefficacité et d’effets secondaires.
“Cela ne sert à rien de se refermer comme une coquille“, explique le spécialiste. “Les pharmaciens seront toujours là” derrière leurs comptoirs… Ne serait-ce que pour délivrer de précieux conseils aux patients qui, ordonnance à la main, viendront chercher leurs remèdes…
Coralie Mollaret
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