Eclipsées par les négociations sur les dépassements d’honoraires qui ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours (et qui continuent de défrayer la chronique), les discussions entre l’Assurance maladie et les syndicats de pharmaciens concernant la mise en place « d’honoraires de dispensation » se poursuivent cependant. Si le principe d’une rémunération à l’acte des officinaux a été acté en avril, de très nombreux points de détail restent cependant à préciser pour permettre une instauration de cette évolution « historique » dès l’année prochaine. L’Assurance maladie et les syndicats s’étaient donnés pour objectif d’aboutir à un accord d’ici la fin de l’année. Cependant, les dissensions qui ne cessent de se creuser entre les syndicats laissent redouter un ajournement des négociations.
Poison pour les uns, miracle pour les autres
Ce qui fait débat entre l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), l’Union des pharmaciens de France (UNPF) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) c’est la place que doivent prendre à partir de l’année prochaine les « honoraires » dans la rémunération globale des officines. La convention proposait le chiffre de 12,5 % dès 2013 pour qu'à terme un quart des recettes des officines soit lié à ce nouveau mode de rémunération. L’USPO considère cependant qu’il s’agit d’une évolution trop rapide « compte tenu de la situation économique actuelle du réseau », observe son président Gilles Bonnefond cité par le Quotidien du pharmacien. De son côté, l’UNPF semble remettre en cause le principe même d’une rémunération à l’acte. Bien sûr, la position de la FSPF est très différente, qui voit dans l’instauration des « honoraires de dispensation » le seul moyen de soustraire les officines à la crise. « Si un syndicat minoritaire veut revenir sur les 12,5 % qu’il a actés en signant la convention, très bien. Mais pour nous, c’est le seul moyen d’éviter le mur dans lequel nous nous dirigeons avec les mesures prévues par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012 et le projet de LFSS pour 2013 » avertit Philippe Gaertner, président de la FSPF. Bref, on le voit, les syndicats sont très divisés quant aux conséquences de ce nouveau mode rémunération, vu par les uns comme un élément de déséquilibre supplémentaire dans une situation déjà complexe et par les autres comme une solution miracle.