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 "Décryptage: Fin d'un monde, fin d'un cycle économique ?" selon boursorama.com

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Guilhem




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"Décryptage: Fin d'un monde, fin d'un cycle économique ?" selon boursorama.com Empty
MessageSujet: "Décryptage: Fin d'un monde, fin d'un cycle économique ?" selon boursorama.com   "Décryptage: Fin d'un monde, fin d'un cycle économique ?" selon boursorama.com EmptyMar 12 Fév 2013 - 5:38


Citation :
Trente années de laissez-faire s’achèvent en Europe par une crise majeure de l’endettement. Selon le journaliste et essayiste François Lenglet, le conflit intergénérationnel explique en partie pourquoi les créanciers empêchent toute sortie par le haut de cette crise.

L’histoire du capitalisme a-t-elle définitivement basculé en 2008/2009 ? Sommes-nous condamnés pour les années qui viennent à subir « la grande stagnation » ? Invité de la conférence annuelle de la société de gestion Schroders, le journaliste François Lenglet, pourtant peu suspect d’anticapitalisme, nous invite à la réflexion, à prendre un peu de recul par rapport à l’actualité court-termiste qui ponctue la vie des marchés. Il l’assure : « le monde libéral, c’est fini. Un ordre nouveau se met en place sur les décombres de l’ancien »... Certes, depuis le début de la crise en août 2007, ce genre de discours a fait florès, il n’est pas nouveau. Mais François Lenglet, qui signe « Qui va payer la crise ? » (éd. Fayard), appuie son diagnostic sur un constat sans appel : « Seuls l’Allemagne et les Etats-Unis ont retrouvé pour le moment leur niveau de PIB de 2007. Si l’on regarde l’évolution des taux de croissance sur un siècle, le phénomène actuel est sans équivalent depuis la crise des années 1930. En Europe, le moteur de la croissance est cassé, le chômage atteint des niveaux inégalés. »

Pour le journaliste bien connu des téléspectateurs de France 2, nous achevons un cycle commencé en 1979 par l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne puis de Ronald Reagan l’année suivante aux Etats-Unis. « Le signe avant-coureur de cette révolution fut la remise en 1976 du prix Nobel d’économie à Milton Friedman, le promoteur des thèses monétaristes. Les esprits étaient préparés, le système keynésien d’Etat-providence hérité de l’après-guerre en crise profonde. Si la révolution libérale est incontestablement partie du monde anglo-saxon, mentionnons également l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1978, évènement tout à fait capital de cette mutation historique ».

Les conditions étaient réunies pour libéraliser l’économie et les marchés financiers des pays développés dans les années 1980 alors que dans le même temps la Chine s’ouvrait au monde. Une génération insouciante, celle du baby-boom, arrive alors aux responsabilités et avec elle une certaine conception de l’existence (elle n’avait pas connu la guerre, elle voulait « jouir sans entraves ») qui s’accommode très bien de l’économie de marché et du développement du laissez-faire à tous les niveaux... Même les socialistes au pouvoir en France depuis 1981 ne tarderont pas à se transformer en promoteurs zélés de cette mutation historique de l’économie au cours de ces années-là. L’écroulement salutaire des dictatures communistes à l’Est va renforcer cette confiance absolue dans les lois du capitalisme libéral. La décennie s’achèvera en apothéose par la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, dix ans après le début de cette révolution libérale, ouvrant une période d’extraordinaire optimisme. C’est à cette époque que le philosophe Francis Fukuyama osera évoquer la « fin de l’Histoire » pour signifier la victoire définitive de l’économie de marché et de la démocratie.

D'une bulle à l'autre

Cet emballement se poursuivra tout au long des années 1990. A la fin de la décennie, la révolution des nouvelles technologies déferle des Etats-Unis sur le monde. Une révolution qui fait même croire un temps à une redéfinition complète des règles de la valorisation boursière, hors de toute considération réaliste appuyée sur des éléments tangibles de chiffre d’affaires et de rentabilité. En 1999, on assiste, éberlués, à l’émergence de nouveaux géants qui ringardisent en quelques mois les mastodontes de la « vieille économie ». « C’est l’époque où Vivendi rachète Universal, tandis qu’AOL met la main sur Time Warner. Aucune de ces fusions qui ont causé tant de retentissement à l’époque n’a réussi » constate François Lenglet. Entre temps, la bulle internet a fini par éclater dès avril 2000 sur le Nasdaq.

Il faudra pourtant dix ans pour solder les excès. Après le 11 septembre 2001, de peur de précipiter à nouveau les Etats-Unis dans la récession, la FED injectera les milliards de dollars nécessaires à la poursuite du festin. L’explosion de la bulle internet n’empêchera pas l’émergence d’une nouvelle bulle, bien plus effrayante encore, autour de l’immobilier américain. Pour maintenir leurs niveaux de vies, les ménages américains, et européens dans une moindre mesure, poursuivent et amplifient leur course folle à l’endettement. Mais début 2007, le marché immobilier américain se retourne. La crise des subprimes commencera en août 2007, débouchant sur la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008 et sur une crise financière inédite et de grande ampleur. En 2009, le monde développé connaîtra sa pire année de récession depuis les années 1930. Cette crise de l’endettement débouchera en Europe sur une crise majeure des dettes publiques, contribuant à enfoncer un peu plus le Vieux continent dans la sinistrose et l’absence de croissance. Pourtant, les Etats de la zone euro ne cumulent pas, en comparaison de leur PIB, un endettement supérieur aux Etats-Unis ou au Japon. Mais la zone euro paie l’aveuglement initial des années 1990 qui a présidé à la création de la monnaie unique, monnaie politique, dans un climat d’optimisme résolu.

Zone euro : un « climatiseur unique »

« Dès le départ, il y avait un vice de forme. L’introduction de l’euro devait assurer la convergence des économies, elle sera une machine à produire de la divergence ! En instituant une banque centrale calquée sur les règles allemandes, la plupart des pays européens se sont privés d’un outil utile pour réguler leur économie. On a installé un climatiseur unique pour toutes les pièces de la maison européenne qui n’ont pourtant pas le même degré d’exposition au soleil » s’amuse François Lenglet. La métaphore est cruelle mais révélatrice. La crise a mis la zone euro face à ces contradictions. « Or, pour sortir de la spirale de l’endettement, il n’existe que trois solutions : la croissance, l’inflation et le « hair cut ». Les deux premières ne se décrétant pas facilement, tout du moins la première, nous n’échapperons pas à l’annulation massive de dettes. Dans l’histoire, les crises des dettes publiques sont nombreuses et à chaque fois, le créancier doit finir par admettre qu’il ne sera pas payé » pense François Lenglet.

Une réflexion qui amène immédiatement une autre interrogation. Pourquoi les créanciers s’accrochent-ils à ce point et continuent d’imposer leurs conditions drastiques à des débiteurs exténués par le chômage et les politiques de rigueur (cf plans d’austérité en Europe du Sud) ? Pour François Lenglet, il faut en rechercher la cause principale dans la démographie et le conflit intergénérationnel qui prévaut en Europe. « Les seniors, en position de force, détiennent l’épargne et ne veulent surtout pas ni « hair cut » ni inflation. On comprend d’ailleurs leurs réticences à « euthanasier le rentier ». Un pays comme l’Allemagne, dont la démographie décline, illustre à souhait ce paroxysme » se désole François Lenglet qui ne mentionne pas toutefois les plans de restructuration et d’annulation d’une partie de la dette grecque qui bien qu’insuffisants (PSI) ont le mérite d’exister. Mais le constat général est sans appel pour la génération du baby-boom. Le capital est concentré entre les mains d’une génération qui aura au final profité au maximum des vertus de la libéralisation de l’économie et qui laisse en bout de course une montagne de dettes aux générations suivantes.

1979-2009 : il aura donc fallu trente années pour que le grand cycle libéral s’achève. Désormais, on parle introduction de nouvelles normes, règles contraignantes en pensant qu’elles suffiront à empêcher une nouvelle catastrophe financière (supervision bancaire au niveau européen, réforme des banques en France etc.), on pointe du doigt les inégalités de patrimoines et de revenus qui ont explosé au cours des dernières décennies et qui sont de moins en moins acceptées par les opinions publiques. L’état d’esprit a commencé à évoluer depuis 2007 dans les pays développés tout du moins. Pourtant, l'ampleur de l'endettement limite considérablement les marges des manoeuvres des gouvernements. Il est en fait beaucoup trop tôt pour décrire précisément le nouvel ordre économique qui se dessine laborieusement sous nos yeux. Nous sommes entrés dans cette phase gramscienne, du nom du philosophe italien Antonio Gramsci (1891-1937) à qui est attribué cette citation célèbre : « La crise, c'est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître »...

Julien Gautier
redaction@boursorama.fr

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Quelques commentaires que je plussoie :

Citation :
[...]"Quelques uns de la génération du Baby Boom s'est accaparé sans vergogne des richesses en laissant quelques miettes à leurs co "générationnaires" et de la désespérance à leurs enfants."

Citation :
De plus, concernant les générations de nos parents et grands parents, je suis assez d'accord pour dire qu'ils portent une grande responsabilité dans la situation du pays en ayant voté pendant 30 ans pour des politiques qui les seuvraient de rèves. Ils ont bien vécu même s'ils ont connu des guerres militaires. Moi personnellement, je suis en guerre économique depuis mes 20 ans et j'en ai 42.

D'autres commentaires sont à l'image de leur auteur : égoiste et nombrilliste. Je ne parle pas de moi ou de mes proches en soulignant cela. Je parle de ma clientèle : la plupart ne peuvent non seulement pas aider les descendants mais commencent à identifier qu'ils n'ont plus les moyens courants pour vivre tel quel et doivent rogner leur capital quand ils en ont. Idem pour les descendants qui se voient contraints, alors qu'ils n'en ont pas les moyens, de pallier aux dépenses de leurs grands-parents de plus de 80 ans (dépendance, structures d'acceuil etc.) alors que leurs parents sont déjà décédés.
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